Intervention de François-Michel Lambert

Réunion du 28 septembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Mes questions porteront sur un seul thème : le suivi des impacts que pourrait avoir l'activité de l'usine Alteo de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, qui a rejeté des boues rouges en Méditerranée durant cinquante ans, c'est-à-dire jusqu'en 2015, et ne déverse plus désormais que des effluents liquides. J'insiste sur ce dernier point car certains affirment, à tort, que les rejets de boues rouges se poursuivent – c'est le cas d'une députée qui, ce matin, a préféré se consacrer à la campagne électorale interne à son parti plutôt que d'être présente parmi nous, ce qui montre tout l'intérêt qu'elle porte à cette question (Murmures sur certains bancs).

Le comité de suivi de site d'Alteo qui s'est réuni lundi a permis de démontrer que les rejets actuels sont largement en deçà des seuils autorisés par arrêté préfectoral, seules les concentrations en aluminium et en DBO5 n'étant pas encore aux niveaux à atteindre en 2021. Alteo a présenté des solutions technologiques qui permettront d'être en conformité avec les normes européennes d'ici à 2019, donc bien avant l'échéance, et de rejeter des eaux de qualité agricole d'ici à 2025.

Monsieur le directeur général, pouvez-vous nous commenter les conclusions de l'avis rendu par l'ANSES le 25 juillet 2016 – que ni les médias ni la ministre de l'environnement n'ont repris –, aux termes desquelles « en considérant ces éléments chimiques [aluminium et cadmium], la consommation de produits de la mer, quelle que soit sa zone de provenance, n'est donc pas de nature à entraîner une préoccupation sanitaire » ? L'avis réitérait cette affirmation au sujet du vanadium, du plomb, du nickel, du cobalt, du manganèse, du chrome trivalent, du chrome hexavalent, du méthylmercure, en précisant que les études relatives à l'arsenic devaient être finalisées. Pouvez-vous nous confirmer l'absence de danger sanitaire – à nous, parlementaires, qui devons prendre position en fonction de faits objectifs, et non d'affirmations médiatiques ? Par ailleurs, ce rapport a-t-il été remis au ministère, et la ministre en a-t-elle été informée – ce dont on peut douter au vu des positions qu'elle a exprimées ?

Enfin, pouvez-vous nous commenter les propos qui ont été tenus dans le cadre de l'émission Thalassa, le 2 septembre dernier, qui ne faisaient état que d'inquiétudes et d'éléments à charge, en totale contradiction avec les positions exprimées dans votre rapport du mois de juillet ? Pour terminer, je m'étonne que les médias préfèrent donner la parole à un géographe se disant lanceur d'alerte qu'au biochimiste expert en enzymologie que vous êtes, ou à l'un des très nombreux scientifiques membres de l'ANSES.

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