Intervention de Valérie Lacroute

Réunion du 28 septembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Lacroute :

Je salue à mon tour la qualité de vos travaux, et déplore le climat passionné qui entoure trop souvent l'expertise scientifique dans notre pays. Il semble exister un réel problème relationnel entre les responsables politiques et les experts scientifiques, qui est parfois à l'origine de réactions irrationnelles sur certains sujets très sensibles tels que le glyphosate et les néonicotinoïdes. Il est regrettable que certains ministres de tutelle contredisent l'avis des experts, décrédibilisant ainsi votre agence, notamment en ce qui concerne la dangerosité de certaines substances pour la santé ou l'environnement.

À quoi sert l'ANSES si ses avis ne sont pas pris en considération comme ils le méritent, et quel est l'intérêt de dépenser des millions d'euros dans la recherche scientifique quand on fait si peu de cas des résultats obtenus ? Si je comprends que certains ministres prennent parti, je ne m'explique pas qu'ils expriment des avis allant à l'encontre des positions soutenues par les scientifiques. Cette situation est, à mon sens, révélatrice d'une faiblesse dans notre dispositif d'évaluation. Certains suggèrent de créer un institut indépendant et distinct de l'ANSES, qui serait chargé d'évaluer les bénéfices de certaines substances : avec cette nouvelle organisation, c'est l'analyse conjointe des deux structures qui devrait guider la décision politique. Que pensez-vous de cette idée ?

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