Je suis député de Gironde, où se trouve le plus grand vignoble de France, mais aussi le plus exposé à l'eau, puisqu'il s'agit d'un vignoble océanique, ce qui explique en partie que les taux de pesticides relevés dans les eaux de distribution de notre département soient souvent élevés, comme l'a montré récemment une émission télévisée. Cet état de fait est à l'origine d'un choc émotionnel bien compréhensible et contribue à ce que les relations entre les agriculteurs et les néoruraux soient de plus en plus tendues – les agriculteurs, qui considèrent exercer un métier ingrat et mal rémunéré, supportant mal que les personnes qui viennent de s'installer dans les zones rurales où ils exercent les voient comme des empoisonneurs publics. De l'autre côté, on peut comprendre que la population riveraine s'inquiète des conséquences pour la santé, en particulier celle des enfants, de l'exposition aux pesticides.
Avez-vous entrepris des études épidémiologiques systématiques sur les riverains ? La petite commune où je réside comprend une zone urbaine où personne ne se trouve exposé, mais aussi une zone riveraine des exploitations agricoles, où il serait justifié de procéder à une étude systématique de l'exposition des habitants. Par ailleurs, ne pensez-vous qu'il faudrait adresser des messages très clairs aux agriculteurs, même si ceux-ci sont en train de prendre conscience des risques engendrés par l'utilisation de pesticides, ce qui a conduit la profession à annoncer que ces substances seraient prochainement bannies des vignobles de Gironde – ce dont je doute un peu ?
Par ailleurs, envisagez-vous des alternatives aux pesticides, qui seraient conformes à ce que l'on peut en attendre sur le plan sanitaire ?