Je répondrai tout d'abord au président André Chassaigne.
En termes de méthode, tout d'abord. Ayant été alerté de la situation de Peugeot Scooters, j'ai reçu les salariés de l'entreprise, le député Frédéric Barbier et le sénateur Martial Bourquin. Ayant été interpellé sur STX, j'ai reçu l'autre jour tous les élus du secteur. Concernant Alstom, je crois avoir fait la démonstration de ma mobilisation. S'agissant d'Arche, Mme Marie-Lou Marcel a été reçue hier. Je veux dire par là que pour pouvoir traiter ces questions correctement ensemble, il faut qu'il y ait échange et rencontre. Je vous redis ma disponibilité à cette fin.
Je m'engage à examiner avec le commissaire au redressement productif le dossier Flowserve que vous venez d'évoquer. S'agissant de l'autre dossier, j'ai lu le courrier que vous m'avez remis la semaine dernière. Nous sommes, il est vrai, face à une vraie difficulté, étant donné l'interdiction d'utiliser l'ivoire. La question est de savoir si l'on peut ou non utiliser les stocks existants. Ne détenant pas la réponse, j'ai transmis votre courrier aux services du ministère, dès que vous me l'avez remis, la semaine dernière, lors des questions au Gouvernement, et je vous apporterai rapidement la réponse la plus précise possible.
S'agissant du rôle de l'État en matière de politique industrielle, j'essaie d'éviter deux écueils. Il faut, selon moi, veiller, y compris par respect pour les salariés, à ne pas laisser penser que l'État peut tout. Cela ne veut pas dire que l'État ne puisse rien faire. On m'a dit à maintes reprises que je faisais le « pompier » : je n'ai pas du tout le sentiment d'être dans ce rôle. Cela fait partie de ma mission que d'accompagner les entreprises en difficulté. Parfois, nous avons la capacité de nous mobiliser – soit parce que nous sommes au capital de l'entreprise, soit parce que nous y avons une majorité de blocage comme chez STX. Quoi qu'il en soit, je crois que nous devons être là, mettre les gens autour de la table et essayer de faire avancer les dossiers, mais sans laisser penser que nous pourrons tout faire. Par ailleurs, il faut aussi que les chefs d'entreprise assument leur rôle. Il est trop facile de venir chercher l'État quand cela ne va pas, et d'être de ceux, le reste du temps, qui considèrent que l'État se mêle de ce qui ne le regarde pas ! Nous sommes parfois dans des situations schizophréniques tout à fait ahurissantes. Il faut, je crois, que l'État dise quelles sont ses ambitions : remettre au coeur de la société le débat sur l'avenir industriel, tout d'abord ; oeuvrer en faveur de l'industrie du futur, ensuite ; et, enfin, défendre nos industries, aux côtés des acteurs locaux voire au niveau européen quand il le faut.
Nous avons suivi la situation d'Écopla – Mme Martine Pinville a reçu une délégation au ministère sur ce sujet – et avons dit clairement quelle était notre préférence. Nous avons co-signé, Martine Pinville et moi-même, une lettre au procureur de la République pour dire que nous soutenions l'opération menée par les salariés réunis en SCOP. M. Michel Sapin l'a fait également. Cela étant, je ne veux ni ne peux m'immiscer dans une décision de justice. L'appel était examiné cet après-midi ; nous allons attendre le délibéré. Mais nous nous sommes mobilisés et avons même pris position très clairement – encore une fois, non pas auprès du juge mais du procureur, pour ne pas interférer dans les décisions du tribunal.