On ne peut qu'approuver votre état des lieux : la population, la richesse, les services et le développement économique se concentrent dans les métropoles. L'objectif est de rétablir l'égalité des territoires, en s'appuyant sur les métropoles pour irriguer la seconde couronne – ce qu'on appelait l'arrière-pays – et créer de synergies et des interactions.
Aujourd'hui, force est de constater que l'organisation territoriale suscite une concurrence plus qu'une complémentarité entre les territoires. Le président de la métropole bordelaise a ainsi usé de son influence pour faire échouer un projet de village de marques à Saint-André-de-Cubzac, à 30 kilomètres, au prétexte qu'il concurrencerait la métropole. C'est un exemple parmi d'autres qui démontre qu'il ne faut pas s'en remettre aux bonnes volontés, mais instaurer des règles.
Les territoires ruraux cumulent les handicaps. Le numérique qui devrait gommer les distances ne fonctionne pas. Je suis président d'une intercommunalité rurale qui a installé une pépinière d'entreprises pour laquelle elle a fait venir à grands frais la fibre optique. Orange en a refusé la gestion et le système « bogue » régulièrement. Les chefs d'entreprise doivent aller sur le parking pour téléphoner parce que les portables ne captent pas. En Gironde, si vous êtes à Bordeaux ou à Libourne, Orange vous amène gratuitement la fibre à domicile. À Saint-Aubin-de-Blaye, on la paie au prix fort et elle ne fonctionne pas.
La loi NOTRe, qui devait organiser les territoires pour répondre à ces enjeux, a accouché d'un compromis bâtard qui ne résoudra rien. Ne pensez-vous pas que le développement des territoires ruraux passe par la mise en place d'entités similaires aux métropoles dans le monde rural, de la taille d'un arrondissement, qui porteraient l'ensemble des compétences, en lien direct avec l'État et la région ?
Plusieurs députés. Très bien !