Vous avez dit récemment qu'en France, nous faisons beaucoup de réformes mais que nous ne les faisons pas bien, chaque gouvernement ouvre un ensemble de dossiers, modifie une série de paramètres et passe le bâton au suivant. Ce constat, empli de clairvoyance, explique en partie le désaveu de nos concitoyens à l'égard de la politique.
Dans le domaine de la santé que vous n'avez pas évoqué, la situation dans les départements ruraux est très tendue. En dépit de plusieurs lois, le bilan est contestable. Dans mon département, malgré des efforts, les chiffres restent préoccupants. Au 1er janvier 2015, la densité médicale métropolitaine était de 281 médecins pour 100 000 habitants ; en Mayenne, elle n'est que de 175 médecins. L'accès aux soins suscite l'inquiétude de la population.
Il en va de même dans le domaine numérique. On nous parle de révolution numérique mais, sur le terrain, la situation reste compliquée : les zones blanches existent encore, les débits sont insuffisants, pénalisant nos concitoyens, les acteurs économiques et les agriculteurs.
L'agriculture est un autre sujet majeur pour l'équilibre des territoires. La France traverse une crise agricole : chaque année, elle perd 2 % de ses agriculteurs. Or, un agriculteur fait vivre un certain nombre d'actifs. Les campagnes se vident au profit des métropoles alors que les premières possèdent les équipements publics dont les secondes ont besoin. Le constat que vous faites d'une fragilisation des zones rurales appelle une politique d'aménagement du territoire, dotée d'une stabilité et d'un vrai pilotage.