Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 27 septembre 2016 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Monsieur le ministre des affaires étrangères et du développement international, merci de venir devant nous faire le point sur l'actualité récente. Cette réunion, je le précise, est fermée à la presse.

Nous parlerons principalement de la tragédie syrienne. La violence atteint des niveaux inégalés. Un espoir, certes fragile, était né avec l'accord russo-américain, mais chacun sait que le cessez-le-feu n'a pas tenu.L'offensive du régime appuyé par les Russes, à moins que ce ne soit l'inverse, fait d'Alep une ville martyre ; un convoi humanitaire du Croissant rouge a été bombardé. Les « casques blancs » eux-mêmes ne peuvent plus intervenir. Les États-Unis tiennent la Russie et le régime pour responsables de cette escalade et soupçonnent la Russie de double jeu ; la Russie, elle, dénonce la responsabilité de l'opposition, qui a refusé l'accord du 9 septembre, comme des Américains, qui n'auraient pas tenu leurs engagements et ont multiplié les conditions.

Monsieur le ministre, vous avez déclaré que « le régime de Bachar al-Assad [avait] manifestement fait le choix de l'escalade militaire » ; vous avez appelé la Russie et l'Iran « à se ressaisir et à faire preuve de responsabilité en mettant un coup d'arrêt à cette stratégie qui conduit à l'impasse. Sinon », ajoutiez-vous, « la Russie et l'Iran seront complices des crimes de guerre commis à Alep ». Les bombardements incendiaires sont en effet des crimes de guerre.

Tout cela est évidemment très inquiétant. Quelle est la stratégie des Russes ? N'ont-ils pas utilisé la diplomatie comme un écran de fumée destiné à camoufler une logique uniquement militaire, visant à aider le régime syrien à reconquérir l'intégralité de son territoire ? Peut-on redonner vie à l'accord russo-américain du 9 septembre dernier, aujourd'hui la seule proposition sur la table ?

Vous avez proposé au Conseil de sécurité la mise en place d'un mécanisme de suivi du cessez-le-feu qui rassemblerait tous les membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS). Ce changement de méthode permettrait peut-être de mieux identifier les responsabilités des uns et des autres, et de réinstaurer un peu de confiance. Où en est-on sur ce point ?

Vous avez également proposé une résolution du Conseil de sécurité sous le chapitre VII, afin de mettre en oeuvre des sanctions contre l'usage des armes chimiques, établi par le mécanisme d'enquête et d'attribution des Nations Unies. Des investigations complémentaires sont en cours : vous nous direz où l'on en est.

Quelle appréciation portez-vous sur les dernières initiatives de la Turquie, qui lui ont permis de sécuriser sa frontière ?

Enfin, nous pourrons aborder brièvement la situation en Libye, mais aussi au Gabon, toutes deux très inquiétantes.

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