Vous n'avez pas la parole. Je vous ai écouté avec patience et je vous demande de me rendre la pareille.
Selon M. Lellouche, il faut « se barrer ». Je ne sache pas que le général de Gaulle avait l'habitude de prendre la fuite dans les situations difficiles. Quoi qu'il en soit, je trouve plutôt honorable que notre diplomatie essaye autre chose que ce qui a échoué du fait de l'initiative avortée des Russes et des Américains. On ne peut en tout cas pas reprocher à la France de baisser les bras. Puisque notre pays est resté un interlocuteur de tous les protagonistes de la région, y compris l'Iran, pourquoi ne tenterait-il pas au moins de formuler des propositions dans cette tragédie qui nous désole tous ? Sur ce dernier point, je n'ai aucun doute quant à la sincérité des sentiments que vous avez exprimés les uns et les autres.
Quant au Gabon, la décicion de la Cour constitutionnelle était prévisible. J'ai même été étonnée que le principal candidat de l'opposition accepte cette solution. Mais je reconnais volontiers que, dans une situation aussi délicate, s'agissant d'un pays qui compte 11 000 ou 12 000 ressortissants français, mieux vaut s'en tenir à des procédures légales et se garder de prendre parti. Vous avez donc bien fait, monsieur le ministre. Néanmoins, ne soyons pas dupes.
M. Bongo s'est-il engagé à garantir la sécurité de ses opposants ? Il y a lieu de nourrir quelques craintes à ce sujet.
En Libye, enfin, avez-vous le sentiment que le gouvernement Sarraj fait tout pour être inclusif ? Il donne l'impression d'être quelque peu « bunkerisé ».