Intervention de Rudy Salles

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Au nom du groupe Union des démocrates et indépendants (UDI), je félicite à mon tour nos collègues Frédéric Reiss et Michel Ménard pour ce travail. À la lecture de leur rapport, j'ai constaté que cette mission avait donné lieu à un grand nombre d'auditions depuis le mois de février.

L'éducation est une question cruciale pour l'avenir de notre pays. Depuis 2012, le Gouvernement se félicite de recruter des milliers de professeurs, mais, malheureusement – et le passé l'a prouvé – ce n'est pas le nombre d'enseignants qui fait la qualité de notre système éducatif et assure la cohésion de notre communauté éducative au quotidien. De nombreuses études montrent que notre école est toujours plus inégalitaire – le dernier rapport du Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO) dénonce la reproduction des inégalités au travers des zones d'éducation prioritaire – et qu'elle ne garantit pas la réussite de tous les élèves. En plus de ces mauvais résultats, le nombre de professeurs insatisfaits, voire désabusés, est en augmentation.

La réforme du collège, mal pensée, mal préparée, et dont la mise en oeuvre s'est faite sans concertation et sans dialogue avec les enseignants, est aujourd'hui un exemple parmi tant d'autres de l'échec de ce gouvernement à redonner confiance dans notre système éducatif.

En 2013, notre groupe s'était opposé à la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. Nous avions profondément regretté le manque d'écoute du Gouvernement sur plusieurs de nos préoccupations, notamment l'autonomie accordée aux équipes pédagogiques. Je constate avec satisfaction que cette proposition est reprise dans le rapport.

Les différentes auditions témoignent de la difficulté de mise en oeuvre de cette réforme, avec des relations compliquées entre les différents acteurs – directeur d'ESPE, recteur, président d'université – et une difficile coordination sur certains sujets, comme les inscriptions ou le budget.

Pour l'université, le travail de nos collègues pointe du doigt un important manque de lisibilité des formations. Comment espérer attirer les étudiants si l'offre de formation est incompréhensible ?

Parmi vos préconisations figure l'introduction de modules dès la licence ; c'est une première piste pour rassembler les différents cursus. Mais que conseillez-vous pour juguler la crise du recrutement dans certaines disciplines – je pense notamment aux mathématiques ?

L'état de la formation continue est particulièrement préoccupant. Déjà, en avril 2015, la Cour des comptes dénonçait dans un rapport les carences du système de formation continue des enseignants. Les enseignants français bénéficient en moyenne de quatre jours de formation par an, contre huit en moyenne dans les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), et ils sont plus de 42 % à invoquer l'inadaptation des activités de formation à leurs préoccupations comme raison pour ne pas y participer. Aujourd'hui, alors que le métier d'enseignant devient de plus en plus compliqué, il me semble essentiel de renforcer cette formation et d'accompagner les personnels tout au long de leur carrière.

Si le niveau de connaissances théoriques est essentiel, il ne doit pas faire oublier les autres compétences à acquérir pour accomplir le métier d'enseignant. Actuellement, les enseignants ont des savoirs universitaires, mais manquent de formation sur les méthodes, la pédagogie, pour savoir gérer une classe et instaurer une discipline de travail. Les enseignants eux-mêmes sont plus de 40 %, au collège, à s'estimer insuffisamment préparés pour le volet pédagogique de leur travail. Que préconisez-vous pour mieux accompagner les futurs professeurs ?

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