Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Monsieur le président de la mission, monsieur le rapporteur, au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), je vous félicite pour ce remarquable travail.

Les enseignants auront beau être formés, le pari de l'école de la réussite pour toutes et tous ne sera pas gagné s'ils demeurent en nombre insuffisant. Il faut donc beaucoup d'enseignants, mais la question de la formation, en particulier de la formation continue, doit être placée au premier rang. Les réponses au questionnaire figurant en annexe n° 2 du rapport montrent que les questions relatives au déroulement de carrière, aux salaires, mais aussi au regard de la société sur ce métier, conditionnent grandement l'attractivité du métier. Mais, j'y insiste, la formation est un élément crucial.

« Le rétablissement réussi d'une formation initiale ambitieuse, unifiée et professionnalisante », lisons-nous dans le rapport. Vous avez nuancé ce propos, monsieur le rapporteur, en soulignant que le chantier n'en est qu'à ses débuts et en présentant quelques pistes pour répondre mieux encore à cette exigence de formation.

La première concerne la formation initiale et le contenu du concours. Vous évacuez la question de la place du concours, alors que les étudiants doivent dans le même temps préparer celui-ci et rédiger leur mémoire au cours de la deuxième année de master, sans compter l'alternance. Je pense que centrer le concours sur les aptitudes professionnelles des futurs enseignants est une nécessité.

Le bilan mitigé sur les étudiants élèves professeurs renvoie à la question d'un véritable recrutement. Le prérecrutement doit permettre à toutes celles et à tous ceux qui veulent s'orienter vers ce métier d'embrasser la profession d'enseignant, quelle que soit leur situation.

Deuxièmement, vous avez raison de nous alerter sur la qualité de la formation continue. La formation, l'évaluation des tuteurs formateurs, l'importance d'établissements formateurs, sont des questions cruciales.

Troisièmement, le temps de la formation est un point-clé. En tant que rapporteure d'un avis budgétaire sur le livre et la lecture, j'écoutais hier des enseignants m'expliquer qu'ils n'ont plus le temps de lire ni celui de renforcer leur culture générale. C'est un véritable problème. Comment revenir à l'essentiel en matière de formation continue, tout en laissant aux enseignants le temps d'accéder à d'autres moyens de formation, notamment par la lecture ? Votre proposition consistant à reconnaître cet effort de formation au travers de la validation des acquis de l'expérience est tout à fait essentielle.

Sur la place des ESPE ancrées dans les universités, je soutiens l'idée de moyens ciblés. On ne peut pas laisser les ESPE être la variable d'ajustement des budgets des universités. Certes, nous sommes pieds et poings liés en raison du problème de l'autonomie des universités, mais nous devons tout faire pour que les ESPE aient les moyens de leur fonctionnement.

Je partage également l'idée d'un rôle nouveau pour ces écoles supérieures en matière de recherche. Il faut donner plus de vitalité et d'ambition à la recherche pédagogique.

La mise en oeuvre de toutes ces propositions exigera des moyens budgétaires. Car plus de formation suppose plus de remplaçants – et des remplaçants qualifiés.

En conclusion, je me réjouis de toutes ces pistes ouvertes grâce au rapport, en espérant que nous pourrons avancer dans les mois et les années à venir.

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