Intervention de Maud Olivier

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Olivier :

L'égalité professionnelle, cela se travaille très tôt. La formation des enseignants dans le domaine de la construction de l'égalité entre les filles et les garçons est donc primordiale. En effet, on constate que les pratiques pédagogiques, l'organisation de la vie scolaire ou l'orientation des élèves répondent trop souvent à des stéréotypes de genre, sans que les équipes enseignantes, les élèves ou leurs parents en aient réellement conscience.

Aussi, pour construire une culture de l'égalité et assurer l'égalité des chances entre les filles et les garçons, il est nécessaire de former les enseignants à ces questions. La formation à l'égalité filles-garçons est devenue une obligation légale, dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi pour la refondation de l'école. Elle est également inscrite dans les textes de création des ESPE, qui ont pour mission d'organiser des formations de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations.

La convention interministérielle 2013-2018 pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif porte, quant à elle, sur l'intégration des actions de formation à l'égalité et de déconstruction des stéréotypes sexistes dans la formation continue des personnels enseignants.

Cependant, dans les faits – vous le constatez dans votre rapport –, il existe une réelle disparité d'offres, liée notamment à l'autonomie des ESPE. En effet, les formations à l'égalité, au sein des ESPE, sont très diverses, et la qualité de la formation dépend en grande partie du degré de développement des recherches sur le genre au sein de l'université dont dépend l'ESPE.

Ainsi, certains étudiants et étudiantes reçoivent un nombre important d'heures de formation, mais de manière optionnelle, tandis que, pour d'autres, le volume est moindre, mais la formation obligatoire. L'égalité filles-garçons ne faisant l'objet d'une unité d'enseignement dédiée et obligatoire que dans l'ESPE de Créteil, les volumes horaires qui lui sont réservés reflètent cette forte disparité, allant de six heures dans la majorité des ESPE à trente-six heures dans celle de Créteil.

C'est pourquoi, en complément du maintien d'une veille étroite, que vous appelez de vos voeux, je pense qu'un arsenal plus coercitif et ambitieux est nécessaire, pourquoi pas, notamment, par le biais d'une évaluation régulière des enseignements dispensés au sujet de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre les stéréotypes de sexe, ainsi que l'intégration de ce sujet au concours de recrutement des enseignants.

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