Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss, président de la mission d'information :

Si, en tant que président de la mission d'information, j'ai trouvé les interventions des uns et des autres ce matin très intéressantes, je ne peux pas laisser dire, en tant que député de l'opposition, que la formation a été supprimée en 2010, puisque c'est cette année-là qu'est entrée en vigueur la mastérisation, ce qui a conduit à ajouter une année supplémentaire au parcours des futurs enseignants. S'il y a eu effectivement un problème en 2010, l'alternance a été mise en place dans les années suivantes par la précédente majorité. C'est pourquoi il ne faut pas tenir des propos aussi catégoriques et abrupts.

Comme le rapporteur, j'ai été déçu par l'audition des responsables des ressources humaines du ministère. En les écoutant, nous n'avons pas eu le sentiment que les nouveaux stagiaires recrutés sont bien perçus comme ayant vocation à faire pleinement partie des personnels du ministère de l'Éducation nationale. Si vous avez pris conscience du problème de la formation continue qui, je le reconnais, est ancien et n'a pas beaucoup évolué, il n'en a pas été de même de nos interlocuteurs, qui se sont beaucoup exprimés sur la formation initiale mais très peu sur la formation continue. Certains d'entre vous ont rappelé que les enseignants français étaient parmi les plus mal payés des pays de l'OCDE. Il me semble évident que la valorisation du métier de l'enseignant qui commence à se dessiner doit être liée à l'obligation de formation. D'ailleurs, nos interlocuteurs nous ont dit qu'ils auraient du mal à faire confiance à un médecin qui n'aurait reçu aucune formation depuis vingt ans. C'est un peu la même chose à l'Éducation nationale, au vu de toutes les évolutions qui ont eu lieu ces dernières années. C'est l'une des vertus de ce rapport que d'avoir insisté sur la nécessité de la formation continue et d'avoir proposé des solutions.

En conclusion, alors que les ministres de l'Éducation nationale qui se succèdent sont atteints de « réformite aiguë », les enseignants nous demandent de les laisser travailler. Aussi faut-il créer les conditions permettant d'offrir le meilleur à notre jeunesse pour qu'elle puisse réussir à s'intégrer dans notre société.

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