La notion de justice climatique est récente et soulève des thèmes d'analyse divers. S'agissant des inégalités entre le Nord et le Sud, il faut reconnaître que les pays du Nord et ceux du Sud ont des responsabilités communes, mais différenciées et des moyens financiers différents pour faire face au changement climatique.
En 2009, les pays du Nord ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 pour aider les pays du Sud à faire face aux conséquences du dérèglement climatique – sécheresses, inondations, cyclones, montée des eaux – et éviter des migrations climatiques qui ont des impacts considérables, notamment en Europe. Cet objectif de 100 milliards de dollars est loin d'être atteint. Peut-on espérer un financement durable ?
L'autre pan de la justice climatique concerne les inégalités sociales. Il s'agit d'éviter que le réchauffement climatique ne frappe davantage les personnes les plus démunies, qu'elles soient d'ailleurs dans les pays du Sud comme dans les pays développés où, vous l'avez dit, il y a des sources d'inégalité très fortes.
Par ailleurs, je voudrais évoquer le secteur agricole, déjà cruellement frappé par différentes crises. Les agriculteurs font face, eux aussi, aux aléas climatiques qui se multiplient depuis ces dernières années. Considérez-vous que les mesures d'adaptation sont suffisantes aujourd'hui ?
Enfin, il est nécessaire de mettre davantage en avant la rénovation énergétique des bâtiments. Alors que ce sont des travaux lourds et que les plus défavorisés vivent souvent dans les logements les plus énergivores, alors que nos territoires ruraux comptent de plus en plus de logements abandonnés ou en mauvais état, il convient d'accentuer nos efforts pour favoriser la rénovation énergétique.