Je souhaiterais revenir sur le lien entre justice climatique et égalité entre les femmes et les hommes. À cet égard, la COP21 a été un catalyseur formidable qui a permis d'imposer cette problématique dans nos politiques climatiques et environnementales et de dégager une grille de lecture pertinente.
Une lecture des conséquences du réchauffement climatique fondée sur le genre permet de révéler que les femmes représentent 70 % des populations considérées comme pauvres, que, assumant majoritairement les tâches domestiques en ayant un moindre accès aux ressources, à la terre, au crédit, elles sont les premières touchées par la désertification ou les inondations, et qu'elles subissent encore plus durement les mouvements de migration des réfugiés du climat.
L'avis du CESE recommande la généralisation de l'usage de données désagrégées femmes-hommes dans nos documents d'analyse, comme le font certaines ONG, pour pouvoir prendre en compte les vulnérabilités de chaque sexe dans les différents contextes économiques, sociaux et culturels en cas de catastrophe. Cela permettrait une meilleure représentation des femmes dans la prise de décision. Bien entendu, je partage ce point de vue. Quels seraient les champs d'application concrets de telles données ? Je pense, par exemple, au monde agricole qui est de loin le plus vulnérable au dérèglement climatique et qui, par ailleurs, se féminise. Quels autres exemples concrets pourriez-vous nous donner ?