Notre objectif, à la Délégation, est de lever les freins à l'emploi des femmes. Vous dites dans votre article que cela a un effet désincitatif et vous citez un certain nombre de processus qui poussent les hommes à continuer de travailler, tandis qu'en ce qui concerne les femmes, vous dites clairement que tous les résultats vont dans le même sens, en mettant en évidence que, pour beaucoup de couples, le travail de la femme est la variable d'ajustement, parce qu'il y a une dissymétrie des revenus dans le couple, quelles que soient les mesures que nous prenions. Autrement dit, on n'a pas trouvé, par la fiscalité, le moyen d'inciter les femmes à reprendre le travail. Par contre, la fiscalité peut freiner cette reprise du travail. C'est ce frein que nous voulons lever.
Les femmes arrêtent plus souvent de travailler quand elles ont un deuxième enfant, voire un troisième. À l'inverse, le conjoint homme, en général, voit son salaire ou sa carrière progresser. Quand elle reprend le travail après deux ou trois ans d'arrêt, la femme a une carrière nettement moins avantageuse, parce que, à trente ou trente-cinq ans, les opportunités d'évoluer sont déjà passées. Il n'y a pas que la fiscalité ou le quotient conjugal qui jouent. Ce sont des éléments parmi d'autres.