Intervention de Catherine Coutelle

Réunion du 11 octobre 2016 à 17h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, présidente :

Je voudrais souligner l'originalité de ce rapport. C'est peut-être l'un des seuls que nous ayons fait sous l'angle de l'alimentation des politiques publiques par la recherche. Maud Olivier souhaitait mettre en valeur la recherche française lorsqu'elle a déposé son amendement visant à porter à la connaissance du public les recherches sur la construction sociale des rôles sexués. Le mot « genre » n'avait pas été inscrit parce qu'il y avait, en 2014, une telle polémique que la simple évocation de ce terme était de nature à susciter des débats enflammés dans l'hémicycle …

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les analyses des différents laboratoires qui s'occupent du genre et qui mériteraient, comme vous le dites dans une recommandation, madame la rapporteure, une mise en valeur. J'avais entendu dire, il y a quelques temps, que les études de genre ne faisaient pas avancer rapidement la carrière universitaire des chercheurs et des chercheuses ayant emprunté cette voie. J'espère que la situation a évolué. Cela étant, un grand nombre de laboratoires travaillent sur le genre, bien plus qu'on ne l'imagine, d'ailleurs, dans la mesure où ils ne sont pas très visibles.

Vous souhaitez, madame la rapporteure, créer un collegium. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet ?

Pour reprendre votre remarque sur l'espace public genré, c'est un chercheur, Yves Raibaud, qui, travaillant sur la géographie du genre, a développé cette approche. Il a constaté, si l'on observait en détail les investissements sportifs, par exemple, qu'on privilégiait les équipements pour les garçons. Ainsi, en ce qui concerne les city stades, dont se dotent aujourd'hui toutes les communes, en gros, 70 % des équipements sont destinés aux garçons et 30 % seulement aux filles. Ce n'est pas volontaire de la part des élus. Simplement, ils ne se posent pas la question de savoir qui va utiliser les équipements. Il faut reconnaître que les activités sportives restent assez genrées et que le coût est bien moindre pour équiper une salle de danse pour les filles qu'un terrain de foot ou un grand city stade.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion