Lors de la réforme des retraites, nous avons beaucoup débattu, ici même, du seuil des petites retraites. Nous avions de fortes divergences quant au montant à considérer – entre 1 000 et 1 200 euros. Nous avions aussi fait le constat que le montant des retraites s'était sensiblement amélioré en trente ans, que la situation des retraités était globalement positive, et que les jeunes actifs – qui sont souvent au chômage d'ailleurs – ne sont pas favorisés. Pour autant, comme le dit très clairement le Conseil d'orientation des retraites (COR), il y a aujourd'hui un décrochage entre le revenu des salariés qui continue à progresser de 1,5 à 2 % par an, et les pensions des retraités qui sont indexées sur l'inflation, qui est quasiment nulle depuis quelques années. Et ce décrochage risque de s'accentuer au cours des vingt prochaines années si l'on n'y prend pas garde.
L'exonération de CSG qui est proposée ici permettrait de rattraper ce décrochage qui existe depuis trois ou quatre ans – je rappelle que c'est nous qui avons décalé la date de revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre. C'est mieux que de donner une prime de 40 euros, comme nous l'avons fait il y a un ou deux ans.
Compte tenu des sommes considérables en jeu, la première marche me semble être la bonne. Si les choses peuvent évoluer au cours du débat parce que la contrepartie nous permettra d'aller plus loin, pourquoi pas ? Personne ne peut s'opposer à ce que les retraités soient mieux traités. C'est là un effort significatif qui va bénéficier à 480 000 personnes. C'est pourquoi je soutiens l'amendement AS412, et j'espère que mon groupe me suivra dans cette démarche.