Intervention de Olivier Audibert Troin

Réunion du 11 octobre 2016 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Audibert Troin :

Je voudrais revenir un instant sur ce que vous avez appelé la nouvelle posture de protection terrestre, qui viendrait s'intercaler entre les différentes postures. Vous nous avez dit également que vous ne plaidiez pas pour un retrait, mais pour un meilleur emploi.

J'ai deux remarques à faire et une question à vous poser.

Premièrement le contrat opérationnel prévoit la fameuse règle des quatre i : l'insuffisance, l'indisponibilité, l'incapacité et l'inadaptation. Si l'on souhaite pérenniser sur le territoire national la présence et l'emploi de nos forces armées, il faut déjà revoir ce contrat opérationnel parce que l'on ne pourra pas parler indéfiniment d'insuffisance, d'indisponibilité, d'incapacité à agir de nos forces de sécurité intérieure, etc. Ce serait en effet un bel aveu de faiblesse. Je pense donc qu'il faudra revoir la doctrine en la matière, et je voudrais avoir vos observations là-dessus.

Deuxièmement, pérenniser la présence de nos forces sur le territoire national, mieux employer nos hommes sur le terrain, passe inévitablement par l'octroi de nouvelles prérogatives à nos armées. Or il nous est apparu, à mon collègue Christophe Léonard et à moi-même, lorsque nous avons rédigé le rapport sur la présence et l'emploi des forces armées sur le territoire national, que vous n'étiez pas très favorable à de nouvelles prérogatives. Où en êtes-vous aujourd'hui de cette réflexion ?

Nous voyons là un danger. Sans de nouvelles prérogatives, et c'est la question que j'ai posée cet après-midi au ministre de la Défense, nous risquons d'assister, à terme, au renversement de l'opinion vis-à-vis de notre armée et le lien entre l'armée et la Nation pourrait en être affecté. En effet, la population ne comprendrait pas que les hommes déployés sur le territoire national pour assurer sa propre sécurité n'aient pas de véritables prérogatives pour agir et lutter efficacement.

Je terminerai par une question très rapide sur le service national. On évalue entre cinq et sept milliards d'euros par la remise en place du service national, sur une classe d'âge estimée entre 600 000 et 800 000 jeunes par an. Confirmez-vous, ou non, un tel montant ?

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