Intervention de Olivier Audibert Troin

Réunion du 12 octobre 2016 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Audibert Troin :

Je vous remercie, Mon général, pour cet exposé très complet, sincère – comme à l'accoutumée –, laissant apparaître des éléments d'inquiétude que nous partageons.

Je souhaite vous interroger sur la nouvelle posture terrestre de l'armée et en particulier sur les évolutions du dispositif Sentinelle. Nous avons auditionné le chef d'état-major de l'armée de terre, hier après-midi, qui nous a fait part de son souhait de le voir évoluer. Je l'ai alors interrogé sur le fait de savoir comment, sur le territoire national, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, on pouvait le faire évoluer dans le sens d'une « pérennisation » sans doter nos armées de prérogatives supplémentaires. Nous sommes depuis longtemps assez d'accord, il me semble, les uns et les autres, pour dire : à chacun son métier. L'armée, ce ne sont pas les forces de sécurité intérieure ; mais nous pensons qu'à terme la population risque de ne pas comprendre que l'on pérennise le dispositif Sentinelle sans qu'on donne à l'armée les prérogatives nécessaires. Qu'en pensez-vous ? Ne court-on pas le risque, sinon, d'un relâchement du lien armées-Nation auquel nous sommes très attachés ? En effet, un des avocats des familles des victimes de l'attaque perpétrée au Bataclan n'a pas hésité à introduire un recours en justice contre nos armées. Dans une démocratie, quand la population se retourne juridiquement contre son armée, il y a un vrai malaise.

Ensuite, j'ai cru comprendre que vous aviez évalué la part des coûts des facteurs, dans le projet de loi de finances pour 2017, à un milliard d'euros. Nous nourrissons quelques inquiétudes à ce sujet, d'autant que les cours du pétrole sont en train de remonter, tout comme les taux d'intérêt. Les plus hautes autorités de l'État sont d'accord pour hisser le budget de la défense à hauteur de 2 % du PIB, à savoir plus de 41 milliards d'euros. Pourquoi, selon vous, n'y a-t-il pas dès cette année une réelle inflexion pour pouvoir atteindre le plus rapidement possible cet objectif. Vous allez certainement me répondre que le présent projet de loi de finances prévoit une augmentation du budget de la défense de 600 millions d'euros. Reste que la route est longue ; aussi, j'y insiste, pourquoi perdre cette année 2017 ?

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