Intervention de Laurent Collet-Billon

Réunion du 12 octobre 2016 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement :

Non, cela avait été beaucoup plus long, car il s'était produit un bogue énorme en plein milieu du développement. Le programme avait débuté en 2000 et les premières livraisons ont eu lieu huit ans après. Mais les matériels ont pu partir en Afghanistan dans la foulée ; c'est à cela que sert l'expérimentation.

Le calendrier pour les AWACS, Monsieur Vitel, prévoit la livraison du quatrième avion en 2016. La rénovation de l'avionique est lancée et une provision prévue à cet effet.

Selon moi, la question qui se pose désormais porte davantage sur ce qui viendra après l'AWACS. Et une question similaire se pose sur l'E-2C : qu'est-ce qui succédera à l'E-2C à bord du porte-avions ? Il s'agit de matériel américain et je ne crois pas que nous ayons la surface financière, en termes de séries, pour développer nos propres produits. Par ailleurs, l'orientation future devra-t-elle être encore la voie aéroportée ou bien des porteurs divers, drones, avions légers de surveillance et de reconnaissance (ALSR), ballons stratosphériques, tous mis en réseau ? Ce débat s'amorce à l'OTAN et les Américains arrivent évidemment avec des programmes déjà ficelés. C'est un point clé pour nous car l'AWACS est un pivot de nos opérations.

En ce qui concerne les drones, nous avons toujours en perspective quatorze vecteurs Patroller - système de drone tactique - et douze Reaper. Le dernier Reaper sera livré avant la fin de la LPM, dans un standard moderne permettant de voler facilement sur la France. Pour le Patroller, le choix industriel issu de la compétition, Safran, n'était pas le plus probable a priori, mais leurs conditions de performance et de prix l'ont emporté. Il est prévu que le premier Patroller soit livré à l'armée de terre début 2019. Un des points forts du Patroller est la boule optronique Safran, qui apporte des performances remarquables s'agissant de l'identification des objectifs.

En ce qui concerne le SCAF, la phase de faisabilité se termine et nous préparons le contrat de la phase suivante, qui va démarrer en 2017. Le Premier ministre britannique et le président de la République ont indiqué lors du sommet d'Amiens que chaque pays dépenserait de l'ordre d'un milliard d'euros pour la phase de démonstration. Reste à voir si d'autres pays européens seront accueillis, car il ne faut pas se cacher que les développements seront extrêmement onéreux. Il faut développer à la fois un véhicule aérien, de nouveaux senseurs, de nouveaux armements qui se montent en soute, et ainsi de suite ; on refait un système aérien complet, avec en outre de l'intelligence artificielle. C'est un travail vraiment passionnant.

On ne sait pas ce que sera le drone européen MALE. La phase en cours, je l'ai dit, est la phase de spécification, qui permettra de connaître la complexité du produit et donc au final son coût.

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