Je souhaite poser des questions sur les satellites, en commençant par les capacités d'observation à visée stratégique, comme l'alerte nucléaire. Un démonstrateur a prouvé que les compétences techniques nécessaires pour le réaliser étaient présentes. Cela rejoint la question de M. Lellouche sur nos capacités à contrer des tirs de missile hostiles. Ce projet est sans cesse repoussé pour des raisons budgétaires. Est-on en mesure de le planifier ? Il me semble que, dans un environnement mondial hostile, c'est un projet nécessaire.
En ce qui concerne la très haute résolution de nouvelle génération, à savoir le post-Pléiades et le post-CSO, vous avez fait allusion aux relations entre nos deux grands industriels, Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space (ADS), qui sont en train de s'orienter chacun vers deux technologies, deux modèles économiques différents, avec pourtant un projet commun lancé avec la coordination du CNES. C'est la DGA qui représente les intérêts régaliens de l'État dans cette affaire. Que faites-vous pour harmoniser tout cela, connaissant les risques que ferait courir une totale autonomie de l'industriel dans le domaine de la très haute résolution, sachant qu'il est question de capacités de résolution de 25 à 30 centimètres ?
Croyez-vous qu'il soit possible de faire converger ces deux industriels sur une notion de « coopétition », telle qu'elle existe par exemple dans la microélectronique, c'est-à-dire qu'ils coopèrent dans certains investissements publics amont en R & D et soient plus raisonnables sur les filières de sous-traitance ? Il me semble anormal que certains sous-traitants soient obligés, pour travailler avec l'un et l'autre ou l'un ou l'autre, de développer, souvent avec l'aide de financements publics, des lignes de produits différentes à la demande de ces industriels. Ne peut-on pas les amener à utiliser les fonds publics avec davantage de raison ?