Je remercie M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, de s'être rendu à nouveau disponible pour répondre aux questions de la Commission des affaires étrangères. La Commission de la défense et des forces armées vous a auditionné sur le projet de loi de finances pour 2017, et vous présenterez votre budget en commission élargie le mercredi 2 novembre 2016. Nous aimerions vous entendre aujourd'hui, si vous en êtes d'accord, sur les opérations extérieures (OPEX) et sur quelques sujets d'actualité.
Une bataille décisive se prépare à Mossoul en Irak : il importe de la remporter au moment où Daech cède du terrain dans ce pays. Les frappes aériennes se sont intensifiées en Syrie : où en sommes-nous ? À quelle échéance et selon quelles modalités pourrait être reprise la ville stratégique de Raqqa ? Nous nourrissons des interrogations sur les forces en présence sur le terrain, notamment sur l'intervention turque, sur les liens entre l'opposition syrienne et Al-Cham, l'avatar d'Al-Nosra, et sur l'utilisation des armes chimiques et, plus globalement, des armes prohibées par le droit de la guerre. Comment voyez-vous la situation à Alep, qui nous préoccupe beaucoup évidemment ? Qui bombarde qui ? Avec quels types de bombes ? À combien de combattants évaluez-vous les forces de Daech et d'Al-Nosra dans cette ville ?
En Libye, les milices de Misrata ont repris Syrte et le général Khalifa Haftar a lancé une offensive dans le croissant pétrolier. Percevez-vous des risques de dissémination des troupes de Daech établies à Syrte ? Comment évolue la situation militaire ? Peut-on espérer que les autorités libyennes soient enfin en mesure de contrôler les flux de migrants ?
Au Mali, la mise en oeuvre de l'accord de paix s'avère très laborieuse et la situation sécuritaire reste fragile, malgré les effets bénéfiques de l'opération Barkhane. Espérons que l'on puisse enregistrer des progrès militaires et politiques.
Au sommet de Varsovie, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a réaffirmé sa solidarité à l'égard de ses membres, qui se sentent menacés par la Russie. La France a obtenu que le dialogue entre l'OTAN et la Russie soit relancé, mais les rapports se tendent de plus en plus avec ce pays, comme l'attestent l'installation à Kaliningrad de missiles balistiques Iskander et l'arraisonnement de deux bateaux russes dans nos eaux territoriales. Comment voyez-vous la situation ?
Avec votre homologue allemande, Mme Ursula von der Leyen, vous avez avancé des propositions sur l'Europe de la défense : pourrions-nous avancer dans la voie que vous avez toujours tracée, celle de progrès concrets mais ambitieux ?