Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 11 octobre 2016 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Non. En revanche, je pense au débat public que cette question peut susciter. En Allemagne, par exemple, M. de Maizière, qui proposait d'acquérir des drones de surveillance « Global Hawk », a subi une campagne d'opposition très violente au motif que les drones finiraient par être armés un jour. Peut-être le débat ne sera-t-il pas du même ordre en France. En tout état de cause, j'estime que la question de l'armement de nos drones doit être posée, même s'il ne m'appartiendra pas d'y répondre seul. Une réponse anticipée y a déjà été apportée, au fond, par le volet de notre coopération avec le Royaume-Uni – dont la poursuite est indispensable à notre sécurité – concernant les drones de combat. Nous avons déjà investi dans ce projet, dont je ne sais jusqu'à quel stade il se poursuivra ; il est pour l'instant en phase initiale. Le lancement des études, cependant, apporte d'ores et déjà un début de réponse à la question de l'armement de nos drones, avant que ne s'ouvre le débat public et parlementaire.

Les combattants de Daech qui frappent le territoire français se trouvent à Mossoul et à Raqqa. Daech compte actuellement 12 000 à 13 000 combattants étrangers de toutes origines – tunisienne, tchétchène, australienne ou encore belge, par exemple – dont environ 700 Français. Ils constituent en quelque sorte les brigades internationales de Daech, auxquelles s'ajoutent les combattants locaux. C'est donc dans ces deux villes que nous devons frapper, monsieur Poniatowski, puisque c'est de là que proviennent nos ennemis. Les auteurs des attentats de Paris étaient diligentés par des commanditaires se trouvant dans l'une ou l'autre ville. Autrement dit, il faut prendre Mossoul. Les douze principaux pays impliqués dans la coalition se réuniront le 25 octobre à Paris, à ma demande, en présence du secrétaire d'État américain, afin d'aborder toutes les questions qui se poseront lors du déclenchement de la bataille. Je reconnais que cette bataille ne sera pas simple, mais y renoncer nous exposerait au risque de nouveaux attentats, ce que je ne peux accepter.

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