Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 11 octobre 2016 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Non : en l'absence de troupes au sol, il nous a d'abord fallu former l'armée irakienne pour qu'elle reprenne Fallouja, Ramadi et la province d'Al-Anbar avant de conduire avec les peshmergas kurdes une manoeuvre d'encerclement de Mossoul en vue de reprendre cette ville, selon un plan de bataille qui peut encore évoluer. Des camps humanitaires provisoires sont prévus. L'opération est donc bien préparée, même si chacun sait qu'elle sera difficile.

De mon point de vue, la question principale concerne Raqqa. Il appartiendra aux Irakiens de régler la question de la gouvernance de Mossoul – que nous avons d'ores et déjà envisagée en recevant M. Barzani – après sa reconquête, et à veiller à un équilibre entre les communautés de sorte que les sunnites, hostiles à un contrôle majoritairement chiite, ne se retournent pas de nouveau vers Daech. De même, il faudra traiter la question des prisonniers et celle des couloirs humanitaires. Tout cela prendra forme. À Raqqa, en revanche, la situation est beaucoup plus compliquée. La manoeuvre d'encerclement devrait empêcher les fuites, mais il n'est pas exclu qu'il s'en produise tout de même. La ville, certes, est plus modeste : elle compte environ 200 000 habitants tandis qu'il en reste environ un million à Mossoul. Le scénario envisagé est celui de la poursuite de l'opération qui a permis aux forces démocratiques syrienne de reprendre Manbij avec les Kurdes. Les forces mobilisées, néanmoins, seront-elles suffisantes pour attaquer Raqqa ? Cette question n'est pas encore résolue.

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