Intervention de Jean-Marc Todeschini

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'état auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire :

Monsieur le ministre Lamour, vous étiez en effet présent lors de ma rencontre avec le maire du XVe arrondissement. Depuis cette réunion, les concertations se sont poursuivies, et l'on parle aujourd'hui d'un coût d'1,2 million d'euros pour le réaménagement du jardin Noir, destiné à accueillir le monument aux morts en OPEX. Nous pouvons également nous prévaloir du soutien de la maire de Paris, qui nous a assurés, au général de Villiers et à moi-même, que la décision serait prise sans tarder.

De son côté, le ministère de la Défense lance, pour un montant de 450 à 500 000 euros un concours concernant le monument lui-même, sachant que nous sommes prêts à examiner avec la Ville de Paris les efforts que nous pourrions fournir pour le réaménagement du jardin, sans qu'il soit question que nous le prenions entièrement à notre charge. Mais les réunions se poursuivent avec Jean-Paul Viguier, l'architecte chargé du parc, et je ne doute pas que la question du financement trouvera sa solution.

En ce qui concerne les débats entre la maire de Paris et le maire du XVe arrondissement, cela ne me concerne pas. Je m'en tiens au fait qu'il est d'autant plus important que nous puissions aboutir que le refus des habitants du VIIe arrondissement de voir le monument érigé place Vauban a été très mal reçu. Son implantation dans le parc André-Citroën prend heureusement tout son sens, maintenant que nos services sont installés à Balard.

En ce qui concerne la multiplication des cérémonies, je vous ai parlé tout à l'heure de la paix des mémoires. Or la paix des mémoires est incompatible selon moi avec la suppression de commémorations. Une tentative avait été faite pour ériger le 11 novembre en jour du souvenir, comme cela se fait dans d'autres pays, mais nous devons respecter la pluralité des mémoires.

J'ajoute que la mémoire ne se joue pas seulement devant les monuments aux morts mais également dans les écoles, à travers les concours scolaires comme le concours national de la Résistance et de la déportation, rénové à la demande du président de la République ; elle se joue également à travers les voyages scolaires, à travers le plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, sur internet ou encore à travers les témoignages livrés par les survivants, comme le rescapé d'Oradour-sur-Glane que j'évoquais tout à l'heure. Supprimer des commémorations n'ira pas dans le sens de l'apaisement et risque au contraire de rouvrir des débats inutiles.

En ce qui concerne la JDC, que vous souhaitez compléter par du temps scolaire, l'éducation nationale fait son travail, et la défense n'a pas à lui demander de lui fournir des modules, ce qui exigerait d'amender les programmes et risquerait de ranimer la guerre scolaire. L'enseignement de l'histoire permet déjà de former des citoyens éclairés, même si certains épisodes ne sont que très imparfaitement abordés, quand ils le sont – je pense en particulier à la guerre d'Algérie, qui a longtemps été ignorée par les programmes…

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