Ayant auditionné l'ADEME dans le cadre de la mission d'information sur la loi de transition énergétique, je connais les chiffres qui viennent d'être cités en matière de rénovation énergétique des logements. Il serait néanmoins souhaitable de les expertiser car nous sommes à mon avis très loin de l'objectif, fixé par la loi pour 2017, de 500 000 logements rénovés chaque année. Le nombre de logements faisant l'objet d'une véritable rénovation thermique permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la demande d'énergie me semble plus près des 150 000 – 200 000 peut-être. Je regrette d'autant plus que les chiffres de cette agence soient éloignés de la réalité que, même si nous atteignions les 500 000 rénovations énergétiques de qualité par an, il faudrait près de soixante ans pour rénover la totalité du parc de logements – de l'ordre de 30 à 35 millions en France.
Je voudrais aussi évoquer le développement des énergies renouvelables : en ce qui concerne l'éolien, l'objectif – de 25 000 mégawatts en 2020 dont 19 000 d'éolien terrestre et 6 000 offshore – ne sera malheureusement pas atteint. Nous en sommes loin, compte tenu du rythme actuel. Aujourd'hui, aucun parc éolien offshore n'a vu le jour et il n'y a aucun début de réalisation. Je ne le dis pas pour être désagréable à l'égard de qui que ce soit, mais il faut de temps en temps rappeler cette réalité. Le problème, c'est que nous manquerons de moyens financiers – non pas juridiques ni réglementaires – pour atteindre les objectifs ambitieux qui ont été fixés par la loi de transition énergétique – le principal d'entre eux étant la division par deux de la consommation énergétique d'ici à 2050, ce afin d'atteindre le « facteur 4 ». Malheureusement, encore une fois, nous en sommes loin.