Intervention de Tammam Allodami

Réunion du 18 octobre 2016 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Tammam Allodami, casque blanc syrien :

J'ai quitté Alep – où j'exerçais comme médecin pour une organisation internationale de secours – le 13 août, quelques jours avant le début du siège. La situation dans la ville est catastrophique. Le manque de fournitures médicales est criant et les hôpitaux sont pris pour cibles. Nous avons recensé 115 victimes parmi le personnel médical en Syrie. Les hôpitaux d'Alep ont été bombardés à 46 reprises et les médecins ne disposent plus de lieu où prodiguer des soins. Il reste 21 médecins à Alep, pour une population de 300 000 habitants. Il faudrait au moins cent fois plus de médecins pour satisfaire à leurs besoins ! Je tiens néanmoins à souligner la détermination dont font preuve ces médecins qui ont choisi de rester à Alep au service de la population. L'un d'entre eux a été blessé il y a six mois ; nous avons voulu l'évacuer pour qu'il puisse se faire soigner, mais il a insisté jusqu'aux larmes pour rester dans la ville. Lorsque le siège a été levé pendant une dizaine de jours, un autre médecin est revenu à Alep à pied avec sa femme et son enfant âgé de six mois seulement ; il accomplit aujourd'hui son devoir auprès des civils assiégés, en dépit du fait que le personnel médical est lui aussi pris pour cible par les bombardements systématiques et court à toute heure un danger mortel.

Pour nous, la priorité la plus urgente est de mettre un terme à la guerre. En tant qu'organisation humanitaire, les Casques blancs appellent la communauté internationale – y compris le Gouvernement et les députés français – à faire tout son possible pour que cesse cette effroyable boucherie, dont j'ai moi-même été témoin. Surtout, nous avons un besoin urgent de matériel médical, car nous souffrons en la matière d'une grave pénurie.

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