Les questions économiques sont encore très prégnantes dans les projets de refondation de l'Europe. Un certain nombre d'observateurs expliquent qu'il faudrait une intégration plus forte de la zone euro pour sortir de la crise actuelle. Or vous nous avez fait part d'une observation très importante : les peuples peuvent estimer que leur intérêt économique n'est pas supérieur à leur intérêt identitaire ou démocratique. Cela signifie qu'un certain nombre de pistes qui sont aujourd'hui sur la table risquent d'être vouées à l'échec si elles n'intègrent pas cette dimension.
D'autre part, vous suggérez que la solution est à rechercher plutôt dans un rééquilibrage entre le centre et la périphérie, entre les institutions européennes et les institutions nationales, que dans une intégration plus poussée, c'est-à-dire dans un nouveau transfert de compétences au niveau européen. Cette idée est, elle aussi, très importante, car on entend un discours selon lequel la crise serait liée au fait que l'Union n'est pas assez intégrée. Un certain nombre de projets sur la table partent d'ailleurs de ce postulat.