Merci, monsieur, d'avoir exposé votre vision historique et dynamique, avec un certain optimisme, qui tranche avec le pessimisme et le déterminisme avec lesquels ces questions sont souvent traitées. Vous avez mis en lumière certains écueils, en particulier le fait que la construction européenne s'est faite sur la base d'un projet très conceptuel et élitiste. Vous avez d'ailleurs parlé de « clientèle » de l'Union européenne.
Le débat est actuellement exacerbé par la question de la frontière, non seulement par la question cruciale de l'appartenance à l'Union européenne, qui a été posée par le Brexit et que le Président de la République a évoquée devant le Parlement européen, mais aussi, d'une façon beaucoup plus problématique, triste et violente, par la question migratoire. Cette question de la frontière domine au détriment d'autres questions plus constructives, ayant trait notamment à la démocratie européenne. Comment faire pour redonner une identité à l'Europe ? On ne se sent jamais aussi Européen que lorsqu'on voyage en dehors de l'Europe, par exemple dans les pays émergents. Comment faire pour rendre l'Europe plus démocratique et plus accessible, notamment à la jeunesse, qui a besoin de se sentir profondément européenne ?