Intervention de Véronique Besse

Séance en hémicycle du 25 octobre 2016 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

…désormais, un nouveau-né n’est pas accueilli de la même manière par la communauté nationale s’il est né dans une famille plutôt que dans une autre.

Parlons encore de la modulation des allocations familiales, qui débouche sur 860 millions d’euros d’économies ! Là encore, ce sont les familles qui trinquent : vous avez fait le choix de « taper » dans leur portefeuille au lieu de les soutenir. C’est une façon très étonnante de préparer l’avenir.

Dernier point : la lutte contre la fraude, notamment le travail illégal. Vous avez l’habitude de dire, madame la ministre, je vous cite : « Les réformes structurelles, moi, je ne me contente pas d’en parler, je les fais. » Dont acte. En l’occurrence, nous ne pouvons nous satisfaire de l’article 14, qui a vocation à organiser la lutte contre la fraude et le travail illégal. Cet article prévoit la mise en place de procédures et la clarification de textes qui se superposent. Fort bien, mais avec quels moyens ? L’enjeu est là et vous n’y répondez pas. Nous sommes face à un nouvel écran de fumée. Vous vous bornez à des annonces et à des intentions, comme à l’accoutumée.

Plus généralement, les priorités et l’action du Gouvernement sont en total décalage avec les besoins de notre pays et les attentes des Français. D’un côté, le projet de loi manque d’ambition faute de répondre, par exemple, aux enjeux du vieillissement, notamment de la perte d’autonomie ; de l’autre, certes en dehors de ce projet de loi, les montants des dépenses incontrôlées explosent : plus de 1 milliard d’euros pour l’aide médicale d’État, par exemple, sans compter des inepties telles que la salle de shoot récemment inaugurée à Paris.

Jusqu’au bout, les Français auront été sollicités, utilisés, pressurés pour mettre en place des réformes inefficaces et parfois même dangereuses. La France a pourtant besoin d’audace et d’une politique volontariste en faveur des familles, qui sont au coeur de tous les enjeux d’avenir. Les familles, ce sont les actifs, les créateurs de richesse, les personnes qui font vivre nos communes au sein des entreprises, des associations, des écoles. Ce sont aussi, évidemment les enfants. Les familles, ce sont les Français d’aujourd’hui et de demain.

La France a aussi besoin de justice. La lutte contre les fraudes fiscale, sociale et familiale doit être à la hauteur de leur coût pour chacun des Français, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. La France a enfin besoin de solidarité, notamment envers les plus fragiles : nos anciens, les personnes handicapées, les personnes sans emploi. Or, sur tous ces enjeux majeurs, force est de constater que l’action du Gouvernement est un échec.

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