Mes deux questions ont pour point commun le soleil car elles concernent l'une Mayotte et l'autre le Var.
Je rentre de Mayotte, où j'ai été accueilli pendant six jours en stage d'immersion au groupement de gendarmes commandé par le colonel Philippe Leclerc. J'ai visité notamment l'antenne du GIGN récemment établie et montant actuellement en puissance. La situation à Mayotte est particulièrement explosive. On parle beaucoup des migrants de l'île de Lampedusa : nous ferions bien de parler aussi des migrants sur l'île de Mayotte car nous compterons cette année quelque 22 000 reconduites aux grandes Comores, sans compter tous ceux qui passent à travers les mailles du filet. C'est ainsi qu'un département officiellement recensé à 212 000 habitants en compte en réalité 350 000, ce qui provoque des tensions extrêmement fortes.
Je sais que des renforts sont prévus, notamment des pelotons de gendarmes mobiles dans les jours à venir. Cependant, il existe un véritable problème avec l'équipement. Le seul hélicoptère de l'île, celui de la gendarmerie, sert à tout et, même s'il a été reconfiguré, l'appareil est très vieux. De même, sur les deux intercepteurs chargés de récupérer les migrants, un est aujourd'hui hors service : la brigade tourne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours par an, avec un seul intercepteur ! Est-il prévu, au budget 2017, de renouveler le second intercepteur ?
En ce qui concerne le Var, nous avons évoqué ici à de nombreuses reprises, concernant l'opération Sentinelle et la lutte contre le terrorisme, la nécessité d'un véritable maillage territorial et de la présence de nos forces armées sur la totalité du territoire national. Il semble que le maillon faible en matière de lutte contre l'insécurité et en particulier le terrorisme soit la ruralité. Comment pouvons-nous expliquer à nos populations qu'au nom des sacro-saintes économies de dépenses publiques et des mutualisations, on ferme régulièrement des brigades territoriales ? Cette politique est à rebours de l'aménagement du territoire tel qu'il devrait être pratiqué. Envisagez-vous, dès lors, un redéploiement de nos brigades territoriales ?