Ma première remarque rejoint celle de Michel Destot sur les collectivités locales. Ensemble, nous avons participé au sommet Africités au mois de décembre dernier ; ensemble aussi, depuis dix ans, nous suivons l'implication des collectivités locales en Afrique à travers les associations dont elles se sont dotées. Il revient invariablement que la définition des politiques contractuelles ne donne pas lieu à un dialogue permettant de prendre en compte leurs projets. Sur le terrain, elles ont le sentiment que nous sommes un peu trop directifs, soit pour les secteurs dans lesquels intervenir, soit pour la régulation budgétaire des appels à projet, qui peut atteindre des niveaux excessifs. Au Mali, par exemple, on est arrivé à plus de 300 000 euros en prévoyant un poste eau et assainissement alors que l'eau n'est arrivée que dans peu de communes. De fait, les élus de l'Afrique subsaharienne se posent des questions.
La crise au Mali doit susciter de la réactivité. Le Parlement malien a voté, hier, la feuille de route, l'Association des municipalités maliennes a rencontré les bailleurs de fonds – France, Pays-Bas, Allemagne – pour leur donner, à eux aussi, une feuille de route. Les conditions vont être réunies pour que le volet politique de la résolution 2085 du Conseil de sécurité se mette en place. Nos collègues élus maliens soulignent l'urgence du retour des déplacés et des réfugiés, de la mise en place d'administrations locales, du retour des élus pour que les élections puissent avoir lieu avant le mois de juillet. Dans cette réactivité, quelle est la position de l'AFD ?