Intervention de Dov Zerah

Réunion du 30 janvier 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Dov Zerah, directeur général de l'Agence française de développement :

Depuis la rentrée de septembre, avec Pascal Canfin, nous avons développé, à un double niveau, une initiative visant à mettre en place des règles de responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise très strictes relatives aux termes de référence dans les appels d'offre. À son niveau, le ministre s'est engagé avec le commissaire européen et ses homologues ; à mon niveau, je travaille avec mes collègues de la KfW, de la JICA japonaise et d'autres banques de développement qui forment un petit club. Nous sommes sur une position commune, avec même des documents écrits, et nous allons essayer de la faire aboutir. Si cela s'avérait insuffisant, l'Organisation internationale du travail aurait peut-être un rôle à jouer.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'enseignement principal à tirer de la situation de l'entre-deux-guerres était que la crise de 1929 avait entraîné des dévaluations compétitives et la mise en place des protectionnismes qui avaient contribué au conflit. Pour éviter que cela ne se reproduise, des institutions ont été créées : Fonds monétaire international, Banque mondiale, Accords du GATT. Le rôle du FMI était d'éviter les dévaluations compétitives mais, en 1976, les accords de la Jamaïque ont complètement occulté cet objectif. Or le Fonds doit quand même pouvoir se pencher sur les déséquilibres de balances de paiement. Pour notre part, nous ne pouvons travailler que dans le contexte qui nous environne. Il existe beaucoup d'autres exemples où nous sommes confrontés à des partenaires qui ont moins de scrupules que nous. Nous nous mettons en ordre de marche pour résister.

La préoccupation du genre remonte à vingt-cinq ans dans l'Agence ; elle a été accentuée depuis le contrat d'objectifs et de moyens. L'Afrique est confrontée à un problème de croissance démographique et à un risque de marginalisation que l'on tente d'atténuer en mettant en avant les taux de croissance. Or ces derniers ne sont-ils pas simplement le résultat de l'augmentation du prix des matières premières et des ventes plus importantes de celles-ci compte tenu des besoins des pays émergents ? Y a-t-il un véritable développement endogène en Afrique ? C'est le cas dans certains pays comme le Ghana, le Kenya, le Zimbabwe, mais pas dans toute l'Afrique. En tout état de cause, le problème démographique est important. Compte tenu d'un certain nombre de pratiques, le ralentissement de la croissance démographique ne peut passer que par l'aide aux femmes. Même si elles contribuent à la croissance économique, nous avons concentré les subventions sur les secteurs sociaux et sur l'éducation des femmes, deux éléments qui permettent de faire avancer plus rapidement la transition démographique. Les femmes sont donc présentes au niveau de nos interventions en matière sanitaire et d'éducation et elles sont plus que présentes dans nos interventions en matière de microfinance.

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