Intervention de Guillaume Pepy

Réunion du 30 janvier 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Guillaume Pepy, président de la SNCF :

Nous nous heurtons à un problème de communication dans la mesure où les voyageurs confondent pannes et travaux. Aucuns travaux n'ayant été réalisés en Île-de-France pendant des décennies, les usagers n'y sont pas habitués. Or l'impact des chantiers sur un réseau qui fonctionne vingt heures sur vingt-quatre n'est pas négligeable, d'autant qu'ils vont croissant en nombre et en importance.

Ainsi, alors qu'en 2005, sur le réseau d'Île-de-France, le montant des travaux s'élevait à 300 millions d'euros, il était de 600 millions en 2012 et il atteindra 1,2 milliard d'euros en 2015. Ce quadruplement, pour un réseau qui, en dix ans, a vu croître de 30 % le nombre de voyageurs et de 10 % celui des trains, nous place à la limite de ce qui est tolérable pour le système comme pour les usagers. Néanmoins, la solution ne consiste pas à différer ces aménagements car ce serait se promettre non pas trois ou cinq ans, mais dix ou vingt ans de difficultés. Il faut au contraire se féliciter des travaux engagés tout en admettant qu'ils se traduiront par des moments pénibles pour les usagers, à l'intention desquels nous devons faire de gros efforts d'information et de pédagogie.

Et pourtant nous nous proposons d'en rajouter ! Avec RFF, le STIF et les équipes de l'État, nous avons en effet pensé qu'il serait judicieux de réaliser rapidement certains travaux du quotidien afin, en quelque sorte, de faire patienter les usagers.

Il s'agirait d'améliorer l'information, le confort, la protection du réseau et la régularité des dessertes sans attendre trois à cinq ans. Pour un montant de quatre à cinq cents millions d'euros, ces travaux pourraient être conduits en six à dix-huit mois. Il nous semble valoir la peine d'offrir ainsi à très court terme aux usagers une amélioration de la qualité de service. Le Gouvernement doit rendre dans les prochaines semaines un arbitrage sur ce projet de « Grand Paris d'aujourd'hui ».

Pour des raisons historiques, le réseau ferroviaire de l'Île-de-France n'est pas protégé. Le nombre d'atteintes à son bon fonctionnement est de ce fait très élevé. En 2012, on y a dénombré 525 vols de câbles. La moitié des quelque trois cents suicides enregistrés sur le réseau ferroviaire national ont eu lieu dans la région. Cette année, leur nombre a crû de 100 % sur les lignes de la Gare Saint-Lazare et de 50 % sur la ligne D. Il est donc urgent d'engager des travaux de protection.

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