Intervention de Pierre Mongin

Réunion du 30 janvier 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Pierre Mongin, président de la RATP :

Je tiens à remercier la représentation nationale pour cette table ronde qui nous permet de faire le point sur l'ensemble du dossier des transports d'Île-de-France. Je retiens d'abord de vos interventions un premier souci : vous voulez avoir l'assurance que tous les opérateurs travaillent de manière coordonnée. Je crois pouvoir vous la donner. La fréquence de nos rencontres témoigne d'ailleurs de notre volonté d'agir en cohérence les uns avec les autres.

À cet égard, le préfet que j'ai été, sans doute un peu jacobin, doit admettre que la décentralisation des transports en Île-de-France a été une excellente chose. Le fait que la région soit devenue autorité organisatrice a donné aux usagers un porte-parole, ce qui nous a tous remis en mouvement et a permis de relancer les projets – à quoi s'est ajoutée la volonté du Gouvernement de définir une vision à long terme pour l'Île-de-France.

Je sais gré à M. Daniel Goldberg d'avoir reconnu les progrès de la coexploitation et de la gouvernance. Le problème de la ligne A du RER est techniquement très différent de celui de la ligne B dans la mesure où elle comporte cinq branches – quatre exploitées par la RATP et une par la SNCF. Le premier défi à relever là consiste à mettre au point des scénarios de gestion des situations perturbées tels qu'un incident à Cergy, par exemple, ne puisse se répercuter jusqu'à Marne-la-Vallée. Cela suppose d'abord que la réponse technique soit la même du côté de la SNCF et du côté de la RATP. Nous allons y travailler. En outre, suivant les préconisations de la commission d'enquête, la RATP et la SNCF vont désormais échanger en temps réel les données brutes sur la localisation des trains. Je propose également à mes partenaires de la SNCF et de RFF de nous rejoindre au poste de commandement opérationnel de la ligne, situé à Vincennes, pour avoir en temps réel une information fiable grâce à laquelle les difficultés pourront être réglées plus rapidement.

S'agissant du Grand Paris, c'est la rocade du métro automatique reliée à toutes les lignes de RER et de métro qui permettra d'alléger la surcharge des réseaux existants et d'optimiser ceux-ci, hors et dans Paris. Elle constitue donc la première des priorités. La deuxième est le prolongement au sud jusqu'à Orly, qui facilitera les liaisons avec la province et soulagera la ligne B.

Pendant les dix ans à venir, la situation restera tendue, mais nous tiendrons le choc grâce aux efforts que nous avons d'ores et déjà faits avec le STIF, aux 8 milliards déjà investis par la RATP, aux 6,5 milliards que nous allons investir et aux efforts des personnels. Nous sommes à la croisée des chemins, le moment est venu de décisions structurantes. Le long terme ne doit pas être sacrifié au court terme. Cela étant, l'amélioration du service au quotidien doit rester une priorité constante des opérateurs, comme l'ont souligné M. Alexis Bachelay et M. Olivier Faure.

Pour ce qui est du passe Navigo anonyme, monsieur Charles-Ange Ginesy, la CNIL, après nous avoir recommandé d'améliorer la publicité faite sur cette carte, a finalement jugé que nos personnels faisaient preuve d'une totale loyauté en la matière. Cela étant, nous obéissons à toutes les réquisitions de la justice et notre cellule d'exploitation des données de vidéoprotection est à la disposition des officiers de police judiciaire, ce qui a abouti à l'intérieur de nos emprises à un taux d'élucidation des crimes et délits bien supérieur à celui qu'on enregistre ailleurs.

Nos personnels sont mobilisés et formés en vue d'améliorer l'accessibilité de nos stations, monsieur Jean-Louis Bricout. Ainsi ils interviennent chaque fois qu'il en est besoin pour installer un comble-lacune, malheureusement nécessaire pour que les personnes à mobilité réduite puissent accéder aux wagons du RER.

Enfin, rien ne vaut les tramways et le réseau de nouveaux bus. À cet égard, je suis reconnaissant au STIF d'avoir accepté d'inscrire dans notre contrat une clause nous autorisant à redéployer, pour trois ans encore, les moyens libérés par la création d'une ligne de tramway : cela nous permet d'accroître l'offre de bus en y consacrant 30 millions d'euros en année pleine.

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