Monsieur le président, mes chers collègues, nous en arrivons au sujet des médicaments et plus particulièrement des contrôles diligentés par les URSSAF et les caisses de la Mutualité sociale agricole.
Je ressens de plus en plus fortement, au point de ne pas pouvoir m’empêcher de le dire, que notre société est trop fondée sur le contrôle, la méfiance, alors que l’on devrait enseigner à se faire confiance. Je vois les difficultés extrêmes dans lesquelles se débattent un certain nombre de mes compatriotes lorsqu’il s’agit de remplir tel ou tel formulaire, de répondre à telle ou telle question. Il n’y a plus d’assistantes sociales. Seuls les départements en embauchent quelques-unes, mais pour combien de temps ? On ne le sait pas, avec le RSA – le revenu de solidarité active –, auquel ils doivent faire face. Il n’y a pratiquement plus aucun conseiller nulle part. En revanche, des contrôleurs, il y en a, et à foison. Je vois, dans ma permanence parlementaire, le temps que nous devons passer – et si c’est le cas dans la mienne, cela doit l’être aussi dans les vôtres, mes chers collègues – à aider nos compatriotes à essayer d’éclaircir des dossiers, des demandes, parce qu’ils ne parviennent pas à le faire eux-mêmes.
Je veux insister sur le sentiment de paupérisation que j’ai constaté, hier après-midi encore, en me rendant à la manifestation des policiers. J’ai été très impressionné. J’ai vu une manifestation qui n’était plus encadrée par les syndicats, les policiers manifestant librement, et, parmi eux, des mères de famille de toutes conditions, des sapeurs-pompiers. J’ai trouvé une France complètement « à la ramasse », une France « à la rue », une France très loin de ce que nous faisons ici aujourd’hui. Nous travaillons certes à améliorer son sort, mais nous travaillons certainement trop lentement.