Vous indiquez dans votre brochure qu'il est temps d'en finir avec les discours liant l'aide au développement à d'autres politiques, notamment en matière de migration, de sécurité et de diplomatie. Or, il ne s'agit pas de lier le développement à ces politiques, mais de donner de la cohérence à l'ensemble. Ainsi le Conseil des ministres européen a-t-il décidé avant-hier d'augmenter considérablement l'aide à la Tunisie, afin que ce pays garde le cap en matière de stabilité et de démocratie. Cela implique que nous mobilisions toutes nos forces dans des pays comme l'Égypte, la Tunisie et, demain, la Libye : c'est une question de sécurité pour ces pays comme pour nous-mêmes. Il me paraît très important de faire en sorte que notre action soit plus cohérente si nous voulons qu'elle devienne massive. Sur le terrain, cette action manque souvent de cohérence, ce qui fait qu'elle peine à être visible et efficace en matière de transformation sociale des pays que nous aidons.
Par ailleurs, les nouveaux objectifs du millénaire offrent la possibilité d'établir des liens entre droits et développement. En tant que présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes aux Nations unies, j'ai eu l'occasion de constater que personne ne se soucie véritablement de cette question sur le terrain, en dehors des organismes spécialisés. Or, on ne fera pas avancer les pays si on ne fait pas avancer les droits. Comment intégrez-vous cette problématique dans votre stratégie ?