Je remercie Serge Michailof d'avoir évoqué le fait que les rapports parlementaires réclament constamment un rééquilibrage entre le bilatéral et le multilatéral. Il me semble qu'à un moment donné, il va falloir donner un bon coup de balai dans la technostructure qui impose des choix contraires à la volonté du Parlement.
Vous avez tous deux souligné les contraintes imposées par la pénurie budgétaire, mais il me semble que nous devons savoir sortir du logiciel mortifère auquel s'accrochent des Diafoirus bruxellois : en effet, la purge budgétaire qui nous est imposée sur des critères obsolètes et antiéconomiques nous conduit droit dans le mur ! Certes, le Royaume-Uni a accompli un effort monumental, mais n'oublions pas que, contrairement à nous, il est maître de sa monnaie et peut compter sur une banque centrale qui sait aider l'économie quand c'est nécessaire – ce qui n'est pas le cas de la Banque centrale européenne.
En matière de collectivités territoriales, le manque de coordination est criant. Il existe ainsi une foule de satrapes locaux, qui se font ainsi plaisir en multipliant les déplacements aux quatre coins du monde. Je me souviens d'avoir reçu de la part de M. Huchon, alors président de la région Île-de-France, un livre consacré à l'action internationale, dont la réalisation avait dû coûter des dizaines de milliers d'euros qui auraient pu être utilisés autrement. Quand allons-nous nous décider à coordonner l'action des collectivités territoriales dans des programmes détaillés mission par mission ? La situation actuelle n'est plus tenable, et irrite beaucoup nos concitoyens.
Enfin, quand allons-nous prendre conscience du problème que pose l'explosion démographique dans les pays pauvres, notamment en Afrique ? Si nous ne consacrons pas des moyens suffisants pour assurer une maîtrise démographique dans ces pays, nous serons très vite confrontés à des flux migratoires de plus en plus violents, ce qui nous conduira au bord de la guerre. En résumé, nous devons changer au plus vite de logiciel économique et politique.