Beaucoup de réponses ont été apportées.
Les représentants syndicaux doivent demeurer très vigilants sur la discrimination, l'égalité entre hommes et femmes, et le handicap : chaque année, nous avons un peu l'impression d'être « enfumés » lors des recrutements de personnels en situation de handicap.
J'en viens à Nexter et à la question de l'achat des munitions. Je suis moi-même un ancien de GIAT Industries, et j'ai vécu la casse de cet outil industriel formidable ; aujourd'hui, comme M. Meunier le disait, c'est le tour de la filière d'armement terrestre.
Nous avons rencontré hier M. le ministre de la Défense, qui s'est dit ouvert à la discussion sur la question des munitions – certes, nous sommes bien conscients que nous sommes en période pré-électorale. Néanmoins, sans perdre de temps, nous avons prévenu nos camarades de Nexter, qui sont prêts à rencontrer le ministre et la représentation nationale pour faire des propositions, tant qu'il est encore temps. Il reste un pôle de production de munitions à Tarbes ; il y a aussi la société Eurenco. Si on leur redonnait des moyens industriels, que l'on préservait et que l'on renouvelait les compétences, la production de munitions sur notre territoire pourrait être relancée. Mais les organisations syndicales n'emporteront pas seules la partie, et c'est pourquoi nous faisons appel à vous. Le ministre est prêt à agir : « banco », jouons le jeu, et créons les conditions pour conserver au moins ce pan de notre souveraineté.
S'agissant des ouvriers de l'État, je partage ce qu'a dit Gilles Goulm. Il y a quelques années, nous nous sommes entendus traiter, dans cette même salle, d'« archaïques ». Mais ces métiers sont en tension chez les industriels aussi – qui, eux, ont un carnet de chèques qui permet de mieux recruter. Il est regrettable que nous formions des apprentis mais que nous ne puissions pas les conserver : c'est la concurrence qui en profite. Pourtant, un apprenti, ce n'est pas un coût mais un investissement, rentable pendant toute une carrière, puisque nos matériels vivent parfois pendant quarante à cinquante ans. Il faut absolument mieux prendre en compte cet aspect et embaucher les apprentis à l'issue de leur formation. C'est tout aussi vrai pour les formations en alternance de techniciens supérieurs ou d'ingénieurs.
S'agissant des bases de défense, c'est en effet la partie RH qui souffre le plus. Or elle est essentielle pour les personnels civils. En déplacement à Toulon, j'ai vu des salariées de cinquante-cinq ans qui pleuraient parce qu'elles n'étaient pas sûres, en raison du manque d'effectifs, de pouvoir assurer les payes des personnels civils… Aujourd'hui, tout repose sur la conscience professionnelle des agents du ministère.
Et, puisque nous parlions de rééquilibrage entre personnels civils et militaires, je souligne que les postes de commandement des bases de défense pourraient être confiés plus souvent qu'aujourd'hui à des civils. Aujourd'hui, un seul civil dirige une base de défense.
En ce qui concerne Balard, je suis d'accord avec mes collègues. Secrétaire général de la FNTE-CGT, je n'ai moi-même pas de badge, alors que je me rends sur ce site plusieurs fois par semaine ! Pour le reste, comme l'a dit Gilles Goulm, nous verrons bien dans vingt-cinq ans le bâtiment qui nous sera livré ; mais nous voyons déjà des problèmes apparaître. Tout cela a été construit trop vite.