Aujourd’hui, il y a des médecins, trop nombreux, qui lorsqu’ils sont thésés et qu’ils s’engagent dans leur carrière médicale, choisissent des professions qui n’ont pas de lien avec le soin. Ils deviennent experts dans les cabinets d’assurance, ils vont dans l’industrie. Bref, leurs activités ne sont pas auprès de patients.
Des médecins qui ne voudront pas s’installer à Guingamp, à Loches ou ailleurs s’orienteront massivement vers des professions sans rapport avec le soin. Vous n’attirerez pas les professionnels, mais vous les ferez sortir du système de santé. Ce dispositif est donc totalement inefficace.
Cette mesure sera par ailleurs injuste car, comme je l’ai dit à l’ouverture de nos débats, elle poussera certains médecins à faire volontairement le choix du déconventionnement. Or, si ce dernier n’a guère d’impact sur les médecins eux-mêmes, il aura pour effet que leurs patients ne seront plus remboursés. Certains patients pourront donc, en l’absence de convention, consulter des médecins à n’importe quel tarif. Dans certains arrondissements de Paris ou de Lyon, bien sûr, vous trouverez des médecins qui vous recevront dans des conditions particulières, avec des tarifs dépassant la centaine d’euros, sans aucun remboursement pour les patients. Qu’appelle-t-on une médecine à deux vitesses, sinon précisément cela ?