Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 28 octobre 2016 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 — Assurance maladie

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé :

Une expérimentation a été lancée ; elle fait l’objet d’une évaluation sous la responsabilité de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, l’INSERM. Ces travaux d’évaluation sont en cours et nous aurons un premier rapport d’évaluation en janvier prochain – ou en décembre, mais, en tout cas, nous en disposerons au tout début de l’année 2017.

Je serais assez favorable à ce qu’une discussion sur le sujet puisse s’engager au Parlement, sous une forme à déterminer. Ma conviction profonde, c’est que c’est une bonne perspective. C’est la raison pour laquelle j’ai engagé cette expérimentation. Je souhaite qu’elle aboutisse à une généralisation, mais je ne veux pas préjuger de l’évaluation que fera l’INSERM.

Pour ce qui est des antibiotiques, j’espère que cela permettra de mieux en maîtriser la consommation. Il y a en France un vrai problème d’antibiorésistance. Chaque année, ce sont entre 12 000 et 13 000 personnes qui meurent dans notre pays parce que les traitements antibiotiques ne font pas effet.

D’une manière générale, je pense que nous devrions aller dans cette direction – pour les médicaments qui se présentent sous la forme de comprimés, bien évidemment. Je ne rappellerai pas les débats que nous avions eus lorsque nous avions lancé l’expérimentation : on m’avait renvoyé aux sirops, et certaines interventions sur vos bancs dénotaient un certain scepticisme. Je me réjouis donc de voir que cette démarche suscite aujourd’hui l’adhésion.

Ce serait un changement majeur pour la France. Cela a un impact sur la filière de distribution, sur le travail des pharmaciens – il faut savoir sous quelle forme les médicaments leur sont apportés. L’expérimentation est réalisée à partir de boîtes : lorsqu’il faut délivrer un nombre déterminé de comprimés, les pharmaciens doivent eux-mêmes couper les blisters ; ils disent que cela représente pour eux un travail supplémentaire – vous voyez où l’on veut en venir. Nous avons donc besoin de travailler sur tout cela, mais ma conviction personnelle, je le répète, est qu’il s’agit d’une avancée majeure qu’il nous faudra réaliser, et dont l’intérêt est moins économique – on ne fera pas beaucoup d’économies grâce à cela – qu’une maîtrise de la distribution et de la consommation du médicament.

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