Intervention de Monique Orphé

Réunion du 18 octobre 2016 à 16h30
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Orphé :

Merci, madame la présidente, de nous permettre de faire le bilan de ce voyage d'étude organisé par l'ONG Care, qui s'est déroulé du 4 au 8 septembre sur le thème « combattre les inégalités : le chemin des femmes ivoiriennes vers l'autonomisation ». Nous étions sept parlementaires à faire ce voyage, dont mes collègues Édith Gueugneau et Véronique Massonneau. Ce voyage avait pour but de sensibiliser les responsables politiques aux défis auxquels doivent faire face les pays en voie de développement, notamment la Côte d'Ivoire, et surtout de proposer des solutions. Je peux vous assurer qu'à la fin de ce voyage, nous étions plus que convaincus de la nécessité d'agir et de soutenir les actions mises en place.

La Côte d'Ivoire est un pays dynamique économiquement, avec un taux de croissance de 8,5%… Malgré ce dynamisme économique, les conditions de vie y restent très précaires. La situation s'est même dégradée puisque la Côte d'Ivoire a régressé d'un point dans le classement de l'indice de développement humain (IDH) pour l'année 2015, passant de la 171ème à la 172ème place mondiale sur 188 pays. Le taux de pauvreté est de 46,3 %, ce qui le place en 37ème position sur 54 pays d'Afrique. S'agissant des écarts entre les femmes et les hommes, le pays est également très mal placé, puisqu'il occupe le 151ème rang mondial.

Les taux de mortalité infantile et maternelle sont élevés. En 2013, on comptait 720 décès maternels pour 100 000 naissances, soit 16 décès de femmes par jour suite à des complications liées à leur accouchement, et 43 % des naissances n'ont pas eu lieu dans un établissement de santé. En outre, 41 % des femmes ne sont pas assistées de personnel médical. C'est dire tous les défis que doit relever ce pays, notamment en matière d'égalité et, au-delà, pour réduire la pauvreté.

Tous les indicateurs montrent que le pays a beaucoup à faire en matière de développement humain. Nous savons aussi que lorsqu'un pays est peu développé, ce sont les femmes et les enfants qui en sont les premières victimes. C'est pourquoi nous jugeons pertinent que les ONG se placent du point de vue de l'autonomisation des femmes dans la lutte contre la pauvreté dans le pays, comme le fait CARE, que je remercie d'avoir réuni les conditions nous permettant d'observer les différentes initiatives prises sur le terrain.

Plusieurs questions ont été évoquées au cours de ce voyage : l'accès des femmes à la santé et au planning familial, l'éducation, l'accès à la propriété foncière et au travail formel, les violences conjugales, l'autonomisation économique des femmes et l'affirmation de leurs droits.

Nous allons revenir sur chacune de ces questions au travers de nos différentes expériences. Véronique Massonneau va évoquer la santé maternelle et infantile et l'éducation des jeunes femmes. Édith Gueugneau abordera des questions concernant l'égalité entre les femmes et les hommes ainsi que les problématiques économiques – agriculture, épargne, crédit. Pour ma part, j'évoquerai la question des femmes en politique en Côte d'Ivoire, et les questions de santé et d'accès aux soins.

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