Il est intéressant de faire le lien entre les différents rapports produits par le Comité d'évaluation et de contrôle. De fait, il y a quelques semaines, on a abordé ici même la question de la modernisation numérique de l'État et celle de la dématérialisation des procédures, qui peut être considérée comme un progrès. Mais on a vu aussi que, pour les bénéficiaires de certaines prestations sociales, ce peut être parfois une difficulté. Avez-vous pu l'évaluer ? La dématérialisation des procédures, qui entraine une certaine déshumanisation, ne risque-t-elle pas d'avoir un impact sur l'accès aux droits sociaux ?
Ma deuxième remarque porte sur un métier aujourd'hui incontournable : les travailleurs sociaux en général, et les assistantes sociales en particulier, qu'elles exercent dans les CCAS ou dans un certain nombre d'organismes sociaux.
On a évoqué ce matin, en commission élargie, le rôle de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) et de ses services départementaux. J'ai eu l'occasion de rappeler qu'aujourd'hui, dans les rares départements qui en disposent, les travailleurs sociaux et les assistantes sociales sont un atout. Les assistantes sociales, en particulier, remplissent une mission d'accueil, d'écoute, d'accompagnement et d'orientation. Et c'est souvent grâce à elles que des veuves d'anciens combattants sont orientées vers des dispositifs dont elles ne bénéficiaient pas encore. Et je ne parle pas seulement des aides de l'ONACVG, mais aussi d'aides de droit commun comme l'aide à la complémentaire santé ou l'aide personnalisée au logement (APL). Dans mon département, c'est flagrant puisque, depuis cette année, une quarantaine de veuves vont pouvoir recevoir l'APL grâce à l'intervention de l'assistance sociale et à l'accompagnement personnalisé dont elles ont pu bénéficier.
Enfin, les travailleurs sociaux travaillent-ils en réseau ? Un travail de maillage entre différents services et collectivités pourrait permettre de mieux repérer les situations de non-accès aux droits sociaux.