La répartition des migrants est une décision de bon sens, monsieur le ministre, et je voudrais vous en féliciter. Elle permet d'éviter les concentrations qui peuvent conduire à des situations alarmantes comme on le voit actuellement à Calais ou dans certains quartiers de Paris.
Je déplore l'attitude des responsables politiques de notre République qui rejettent et diabolisent les migrants et les réfugiés. Afin de les inciter à prendre conscience de la complexité de la situation, je cite quelques chiffres : hier, 2 200 migrants ont été sauvés par l'opération Sophia ; en une semaine, plus de 10 000 ; en un an, 153 000. Avant de critiquer les dispositifs mis en place par le Gouvernement, il faut avoir ces chiffres à l'esprit.
Ma question porte sur les relations entre l'État et les collectivités territoriales. Il est prévu que l'État accorde aux communes 1 000 euros pour chaque migrant qu'elles accueilleront. Des aides pourraient également être apportées par d'autres collectivités, comme les régions, afin de s'assurer que les communes ne refusent pas pour des motifs financiers.
Le Gouvernement avait annoncé que 279 millions d'euros seraient mobilisés pour l'accueil, l'hébergement et le recrutement des personnels destinés à l'OFII et l'OFPRA. Ces moyens doivent permettre de recevoir les étrangers dans des conditions dignes et d'intégrer dans notre société ceux qui ont vocation à rester sur le territoire – je pense à ceux qui seront accueillis dans les CADA. Je m'interroge sur la place faite dans ce budget à l'aide financière aux collectivités qui de fait devront mettre en place des politiques publiques pour accompagner socialement ces personnes à la sortie des centres. Je souhaite que celles qui font des efforts pour prendre en charge ces populations puissent être davantage aidées.