Intervention de Patrick Lebreton

Réunion du 27 octobre 2016 à 21h00
Commission élargie : finances - affaires économiques - affaires culturelles - développement durable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Lebreton :

Monsieur le secrétaire d'État, je veux profiter de l'examen des crédits de l'enseignement supérieur pour appeler votre attention sur la situation des établissements d'outre-mer, en particulier de l'université de La Réunion. La dernière enquête publiée par votre ministère en février 2016 fait en effet apparaître à nouveau les résultats très faibles de nos établissements. Dans les universités des Antilles et de La Réunion, par exemple, on constate, premièrement, que le taux de passage en licence 2 est de 16,3 % pour la première et de 21,2 % pour la seconde, quand la moyenne nationale est de 39,7 %, et, deuxièmement, que le taux de réussite en licence 3 est de 11,7 % pour les Antilles et de 12,3 % pour La Réunion, quand la moyenne nationale s'établit à 27,2 %.

Ces mauvais résultats placent une fois de plus nos établissements au dernier rang du tableau national. Le contexte social particulier des outre-mer ne peut à lui seul expliquer ce désastre, car j'observe que le taux de passage en licence 2 est de 33 % à Mayotte et de 27,6 % en Polynésie. Mes collègues et moi-même sommes très préoccupés par cette situation, car, au-delà du fait regrettable et avéré que de nombreux bacheliers ne réussissent pas, elle incitera, au cours des prochaines années, les meilleurs étudiants à quitter nos territoires pour étudier ailleurs et y construire leur carrière. La formation d'une véritable élite locale étant une impérieuse nécessité pour que nos départements puissent enfin connaître une réelle phase de développement économique, la piètre qualité de nos universités est dramatique.

Je sais que l'université des Antilles a connu des tumultes ces dernières années, mais celle de La Réunion souffre également de lourds dysfonctionnements. Entre manoeuvres électorales permanentes, intrigues pour l'obtention de postes ou d'autres avantages et népotisme, l'université de La Réunion est à la dérive. L'enseignement et la réussite des étudiants y sont une préoccupation secondaire, pour ne pas dire plus. Ma question est donc simple, monsieur le secrétaire d'État : face à ce constat, que comptez-vous faire pour trouver une solution qui offre à nos étudiants une chance de réussir chez nous ?

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