Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 25 octobre 2016 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Je veux appuyer ce qu'a dit notre collègue. Je reconnais des tentatives d'amélioration sur le volet population puisque l'INSEE procède désormais par sondages pour le recensement. Ce que vous avez dit est incroyable. Comment peut-on laisser les choses se faire de cette manière ? Cela témoigne d'une gouvernance à vue de l'outre-mer de la part de l'État, mais aussi d'une gouvernance à vue de chaque collectivité. C'est un grave problème. Depuis que je suis parlementaire, j'entends cela. Ce qui m'étonne le plus, c'est l'absence de réaction de l'État. Cette situation est totalement contraire à la logique de la décentralisation ; vouloir gouverner localement, sans pour autant parler d'autonomie ou d'indépendance, me semble pourtant une préoccupation récurrente.

Je vous donne un exemple : la Martinique allait se voir sucrer quelque 270 millions d'euros de fonds européens au motif qu'Eurostat – l'outil statistique européen – estimait que son PIB avait dépassé le seuil d'éligibilité à l'objectif 1 du Fonds européen de développement régional (FEDER). Au-dessus de ce seuil, on change de catégorie. Eurostat considérait que le PIB martiniquais représentait 75,5 % de la moyenne communautaire alors que le seuil est de 75 %. La France était incapable de fournir des statistiques cohérentes pour contredire l'analyse européenne. Il a fallu une bataille incroyable pour obtenir le maintien de ces 275 millions d'euros. Pour des calculs financiers aussi importants, une telle carence est invraisemblable. Il faut secouer, aujourd'hui ou demain, le gouvernement quel qu'il soit pour régler ce problème. On navigue à vue, sans aucune certitude sur les choix qu'on fait. Daniel Gibbes a parfaitement raison.

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