Intervention de Francis Hillmeyer

Réunion du 2 novembre 2016 à 21h10
Commission élargie : finances - défense nationale - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Hillmeyer :

Le monde est dangereux, il est également instable et chaque jour nous sommes informés de nouvelles frappes, de nouveaux attentats. La France, engagée dans des opérations extérieures au Mali, en Centrafrique ainsi qu'en Irak, opère également des frappes en Syrie, depuis le 27 septembre 2015, afin de lutter contre Daech.

Au lendemain des attentats de janvier 2015, l'opération Sentinelle a été mise en place afin d'assurer la protection de nos concitoyens sur le territoire national. À travers cette mobilisation de 10 000 hommes, ramenés à 7 000, l'armée a montré qu'elle était la seule institution de la République capable de mobiliser autant de moyens en si peu de temps et avec une telle efficacité.

Cet engagement de nos troupes, c'est avant tout l'engagement de la France pour la défense de la démocratie et de la liberté, ainsi que pour la lutte contre le fondamentalisme. Les députés du groupe UDI ont soutenu ces opérations dès leur lancement, dans un esprit de responsabilité et d'union nationale, en saluant l'action exemplaire menée par l'ensemble des hommes et des femmes qui servent les armes de la France, leur professionnalisme, leur courage, leur détermination et leur volonté. Ils assument une mission essentielle, dans un contexte particulièrement difficile. Nous voulons également rendre hommage à nos hommes tombés au champ d'honneur.

Mais les actes barbares et sanguinaires qui frappent notre pays ont aussi été un révélateur de l'importance qu'il faut accorder à nos forces armées. Ce retour de la guerre sur notre sol nous impose de prendre des mesures essentielles et de voter des crédits suffisants pour nos armées, afin que la France puisse continuer de lutter pour la défense de la liberté et contre le terrorisme.

Les députés du groupe UDI se sont toujours élevés contre les coupes budgétaires et les baisses d'effectifs drastiques qui ont touché la défense. C'est la raison pour laquelle nous avions voté contre les budgets pour 2013, 2014 et 2015, mais aussi contre la loi de programmation militaire pour les années 2014 à 2019. Ces textes prévoyaient en effet 23 500 suppressions de postes, qui venaient s'ajouter aux 54 000 postes supprimés dans la précédente LPM. Aucun autre ministère, aucune autre administration n'a autant contribué à la nécessaire résorption des déficits publics que la défense.

En outre, de fortes incertitudes pesaient sur les crédits : les recettes exceptionnelles étaient particulièrement élevées, à hauteur de 6,1 milliards d'euros, alors même qu'il était évident qu'elles ne pouvaient être réalisées.

Il est perturbant de constater que seul des événements tragiques comme ceux de janvier 2015 et le niveau particulièrement élevé de la menace terroriste ont conduit le Gouvernement à actualiser la LPM afin de renforcer les moyens de la défense. Nous avons soutenu cette actualisation de juillet 2015, qui a permis de réduire, sans pour autant les faire disparaître, les nombreux aléas qui pesaient sur la réalisation de la LPM. Le groupe UDI considérait que le budget pour 2016 constituait un progrès, dans un contexte que chacun sait contraint.

Toutefois, des questions demeurent et il nous faut aller plus loin. Nos armées sont actuellement sous tension, et cette situation joue malheureusement sur les temps de repos mais également sur la capacité de préparation opérationnelle de nos militaires.

À ce titre, nous saluons le renforcement de la réserve, avec la garde nationale. Ses contours doivent être à présent mieux définis, afin qu'elle soit pleinement efficace. De nombreuses disparités existent entre les armées, entre les réservistes, pour les uns salariés du privé et les autres issus du public.

En outre, l'état des équipements est particulièrement inquiétant alors même qu'il est essentiel de donner à nos hommes les moyens de combattre notre ennemi. Le MCO des hélicoptères est particulièrement préoccupant.

Alors que notre industrie de la défense est une des meilleures d'Europe, le Gouvernement a cependant choisi d'acheter à l'étranger le remplaçant du FAMAS. Nous refusons cet abandon de notre industrie de l'armement. Il en est de même pour les munitions de petit calibre : comment un pays qui s'enorgueillit d'une armée de métier de haute compétence peut-il être dépendant d'autres nations sur ce plan ?

Enfin, quid des crédits alloués à l'opération Sentinelle ? Vous annonciez, monsieur le ministre, qu'elle coûtait 1 million d'euros par jour ; dès lors, pourquoi ne budgétiser que 41 millions pour 2016 ?

Aussi, malgré des avancées, que le groupe UDI salue, les incertitudes financières et capacitaires ne nous permettront pas de voter ce budget.

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