Monsieur le ministre, ma collègue Marianne Dubois vent d'évoquer le financement de la future garde nationale. Je souhaiterais que vous nous en précisiez les financements, qui sont annoncés mais dont nous n'avons pas encore vu la traduction. Comment sera financée la montée en puissance de la garde nationale ? De même, comment allez-vous financer les mesures catégorielles dont le chef d'état-major des armées nous a parlé en Commission de la défense ?
Vous avez évoqué un avancement de phase pour certains équipements de la marine. Un effort n'aurait-il pas dû être entrepris pour SCORPION ? Selon le cadencement que vous avez décidé, nous aurons encore besoin en 2030 de mille VAB. En 2023, nous n'aurons qu'une seule brigade interarmes partiellement « scorpionisée ». Or, si nous avions simplement doublé les crédits affectés à SCORPION, nous aurions pu obtenir l'équivalent de trois brigades interarmes en 2025, à la hauteur des efforts demandés à nos soldats, qui vivent de plus en plus dans la précarité à cause de leurs matériels obsolètes. J'ai fait calculer par des spécialistes ce qu'aurait coûté le doublement du cadencement de SCORPION. Cela impliquerait d'inscrire 1,2 milliard sur la période 2018-2023, soit quelque 200 millions par an. Ce n'est pas considérable, au regard du volume du budget de la défense. Nous aurions alors une armée de terre dotée d'équipements performants et non plus une armée de Bourbaki totalement sous-équipée du fait de la paupérisation de ses équipements. Vous brûlez la chandelle par les deux bouts : d'un côté, vous ne mettez pas de nouveaux matériels à disposition et de l'autre vous usez jusqu'à la corde les matériels existants. On sait ce qui arrive quand on brûle la chandelle par les deux bouts…