Intervention de Philippe Vitel

Réunion du 2 novembre 2016 à 21h10
Commission élargie : finances - défense nationale - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

Monsieur le ministre, votre distinction entre MCO de temps de paix et MCO de temps de guerre me laisse dubitatif. Lorsqu'on a l'ambition de disposer d'une défense globale, de pouvoir entrer en premier et de participer à des conflits de haute intensité, on doit avoir, dans ce domaine, un outil de grande capacité. Or, aujourd'hui, on constate que notre MCO de temps de paix nous sert en temps de guerre, au détriment de nos capacités opérationnelles.

Par ailleurs, je souscris au bilan que M. Rouillard a dressé de la situation de la Marine. J'apprécie du reste son courage : ses observations sont autant de raisons pour lesquelles nous nous prononcerons contre votre budget, et je me demande, dès lors, comment lui-même pourra le voter. (Sourires.) De fait, notre marine est en mauvaise santé et l'ensemble des retards accumulés, qu'ils concernent le BATSIMAR – Bâtiment de surveillance et d'intervention unique –, le report de la livraison du premier Barracuda ou le format de quinze frégates de premier rang, risquent de lui faire perdre son lustre.

Le 19 septembre dernier, notre porte-avions est parti de Toulon pour une mission d'un mois en Méditerranée orientale afin de contribuer aux frappes et au recueil du renseignement. Il participe ainsi, en Syrie et en Irak, aux attaques sur Mossoul et à l'isolement de Raqqa. Sa mission vient d'être prolongée d'un mois et demi. Cette décision aura-t-elle un impact sur le calendrier de l'IPER (indisponibilité périodique pour entretien et réparations) ? Je souhaiterais que vous rassuriez, sur ce point, notamment les entreprises sous-traitantes des grands donneurs d'ordres, car elles sont aujourd'hui très inquiètes de cette prolongation, laquelle démontre, s'il en était encore besoin, l'utilité d'un second porte-avions pour assurer la permanence à la mer du groupe aéronaval.

Enfin, je souhaiterais que vous nous apportiez quelques précisions à propos des Atlantique 2, car je constate, à ce sujet, une distorsion entre les propos que vous tenez aujourd'hui et ceux que vous avez tenus le 4 octobre dernier en commission. Alors que vous nous aviez dit votre mécontentement et votre volonté de vous rendre sur place pour le faire savoir : à vous entendre, on allait voir ce qu'on allait voir… Un mois plus tard, vous nous apprenez que cela va finalement beaucoup moins mal que vous ne le pensiez. Alors, qu'en est-il exactement ?

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