Monsieur le député, la donation qui vient d’être faite à la France est inédite et exceptionnelle. Vous l’avez dit, elle intégrera les collections publiques. C’est donc un cadeau qui est fait à l’ensemble des Français et dont nous pouvons nous réjouir. Elle se compose de près de 200 peintures et dessins d’artistes français, du XIXe siècle majoritairement, dont des chefs-d’oeuvre d’Édouard Vuillard, de Pierre Bonnard et de Maurice Denis. En tout, ce couple d’Américains aura donné plus de 600 oeuvres. Selon la première estimation du montant total de cette collection, plus de 300 millions d’euros nous sont ainsi offerts, par-delà la beauté de chaque oeuvre.
Les Hays ont estimé que c’est en France que ces tableaux seraient le mieux vus et que les Américains eux-mêmes les verraient davantage au musée d’Orsay qu’ils ne le feraient aux États-Unis.
Le 09/11/2016 à 09:48, Laïc1 a dit :
"Les Hays ont estimé que c’est en France que ces tableaux seraient le mieux vus et que les Américains eux-mêmes les verraient davantage au musée d’Orsay qu’ils ne le feraient aux États-Unis."
C'est sûr que c'est plus facile pour un Américain de venir voir ces œuvres d'art en France plutôt qu'aux USA... Ils sont tellement riches et ont tellement de temps libre là-bas que payer un billet d'avion et passer quelques jours à l'hôtel, rien que pour voir des Bonnard et des Vuillard, c'est comme faire un tour d'auto-tamponneuse pour un Français en France...
En plus, je trouve dommage que des tableaux peints par des artistes français retournent en France définitivement, c'est trop franco-français : c'est au monde de les apprécier, qui va les apprécier en France sinon les Français eux-mêmes, et quelques rares touristes étrangers ultra-fortunés, fort éloignés de la culture populaire que ces œuvres d'art doivent inspirer et motiver ?
Par ailleurs, faire revenir des tableaux français en France ne peut qu'affaiblir la portée culturelle de notre pays, qui ne pourra plus influencer la culture mondiale, dans la mesure où la visibilité de ces tableaux ne pourra être effective qu'en France. La démocratie culturelle doit être vécue à l'échelle de la planète : si la France n'exporte plus ses œuvres d'art, si elles reviennent à l'endroit où elles ont été créées, c'en est fini de son rayonnement et de son influence culturelles. En cela, le don des Hays est une forme de cadeau démoralisant.
Donc ces œuvres d'art, sous peine d'avoir comme mission finale de saturer le nombrilisme franco-français déjà sur-développé dans le domaine de la peinture, avec tous les grands peintre célèbres de nationalité française, et d'affaiblir le rayonnement universel de notre culture, devraient être confiées temporairement à des musées étrangers, genre expositions itinérantes, afin que le monde entier en profite, et non pas seulement les seuls Français, déjà convaincus de la qualité de la peinture française, et qui ne doivent pas être les seuls à en profiter.
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